Souvenirs : la mémoire orale des villageois.


La construction d’une église
L’ancienne église (avant 1840) était située à l’emplacement de l’actuelle mais orientée différemment ; elle était entourée d’un cimetière, dont il restait encore en 1970 quelques tombes, au nord de l’actuel édifice. Il était nécessaire d’en construire une nouvelle en raison de l’augmentation de la population. La riche famille Glattard devant financer une partie de la construction, elle voulait l’installer près de ses usines à Cadolon ; mais l’emplacement fut jugé trop excentré. La famille Glattard se contenta donc d’avoir une chapelle réservée (jusqu’aux années 1990) : celle de Notre-Dame, située à gauche du chœur. Dans cette église la décoration des boiseries fut confiée à un artisan de la paroisse, Troncy, habile sculpteur –comme le prouve la chaire. Sa tombe se trouve dans le cimetière contre le mur, à gauche de l’entrée (2ème emplacement). Mais ces souvenirs oraux des habitants ne sont qu'une partie de la réalité de la construction d'une église qui s'étala sur plus de 10 ans.


Les bois communaux (ou bois sectionnaux)
Chaque village de la commune gardait après la Révolution des terres communales. Certains villages – ou sections - les vendirent ou les partagèrent. D’autres les gardèrent. Un maire du XIXème siècle (Glattard, conseiller général) proposa de les planter en résineux, pins et sapins. Le bénéfice de l’exploitation de ces belles forêts était redistribué aux habitants des villages jusque dans les années 1970. Depuis, elles sont gérées  par la municipalité qui utilise les profits pour des réalisations communales.
Pour tout savoir sur les sections de commune, voir le site http://sectiondecommune.free.fr


Les prestations
Jusqu’en 1965, les agriculteurs pouvaient payer leurs impôts locaux en « prestations » ; il s’agissait chaque année d’entretenir quelques hectomètres de chemin (pas toujours les mêmes) : taille des haies, rebouchage des trous et ornières, évacuation des eaux courantes et curage des fossés. La suppression des prestations nécessita pour la commune l’embauche d’un cantonnier à plein temps. Ce fut Augustin Vaginay, jusqu’en 1987 ; puis Jean Lacôte jusqu'en 2008 ; puis Millet depuis lors.

 

Avant 1965, un employé de la commune s'occupait de l'entretien que les prestations n'assuraient pas ; c'était un immigré polonais que tout le monde appelait familièrement "petit Jean".

 

A noter qu' avant 1970, il n'y avait pas de ramassage des poubelles dans les hameaux ; seul le bourg disposait du passage mensuel d'un tombereau à cheval (conduit par Joseph Plassard) pour acheminer quelques déchets vers  la décharge de Vatron. Il y eut ensuite deux autres décharges, à la Quichère et à Laval ; le ramassage se faisait alors par le tracteur de la commune, cela jusqu'à la fin du 20ème siècle.


La tradition de la pierre des morts et ses traductions dans le paysage.

 

On raconte que les habitants du hameau de Fontimpe, le plus éloigné de l'église avant son rattachement au Cergne (commune créée en 1856) descendaient les cercueils des personnes décédées sur leur dos, ce qui est vrai, et qu'arrivés au Cret-Loup, ils prenaient cinq minutes de pause en posant leur charge sur une pierre ; c'est vraisemblable mais peut-être le faisaient-ils en plusieurs endroits en fonction de leur fatigue puisque tout le long de leur itinéraire il ne devait pas manquer de murets de pierres sèches.

  Toujours est-il qu'on a donné le nom de pierre des morts à une pierre située au carrefour du haut Cret-Loup. Oui mais laquelle? Car suite à divers élargissements des chemins, elle est difficile à repérer exactement. Lors de la création d'une "route forestière" en 2015-2016, les gros engins ont déplacé toutes les pierres et ont redéposé celle qu'il pensait être la pierre des morts., en pensant qu'il s'agissait d'une pierre levée! difficile pour les porteurs de cercueil, aussi costauds fussent-ils d'aller le percher au sommet. La pierre plate fait beaucoup mieux l'affaire.

  Mais le souvenir de la "pierre des morts" s'est peut-être largement altéré. Dans l'ouvrage de Jean-Pierre Gutton La sociabilité villageoise dans la France d'Ancien Régime, on peut lire (page 222 dans l'édition de poche de 1979) "Dans certaines régions, les croix rurales étaient dotées d'une pierre des morts sur laquelle le curé venait faire la levée des corps"

Sur cette photographie de 2017, les pierres ont été remises en place après élargissement du chemin pour en faire une voie forestière. On comprend mal la pierre levée ; la pierre des morts est plus logiquement la pierre plate.

 

Les pierres levées étaient plutôt des pierres d'entrée de champ (une de chaque côté de l'ouverture) ; ici comme tout a été bouleversé, ce n'est guère lisible!


Voyages du "Cercle". Après guerre le cercle Saint Bonnet, émanation de la paroisse, organisait chaque année en juin ou juillet une voyage en autocar (cars Alix de Belmont ou parfois Michel de Chauffailles)d'une journée (un dimanche). Assez souvent une halte se faisait dans l'Ain pour rendre visite à l'abbé Muguet ancien animateur des patronages d'Écoche. Puis comme sur la photo ci-dessous qui date de la deuxième moitié des années 1960 on poursuivait aux grottes de la Balme par exemple.

On y reconnaît de gauche à droite et de haut en bas:

Robert Rouchon, Georges Mercier, Henri Rouchon, Marcel Sarnin, Gérard Desgouttes (du Bout du Monde) Antonin-Julien  Fouilland, Daniel Duperron, René Auvolat,  Jean Sarnin, Joseph Plassard (un peu caché) Jean Muguet

Bernard Dinet (un peu caché), Marie Jo Auvolat,  Maurice Monnet, Jean Plassard, Jean-Pierre Rouchon, Jean Goutelle, Paul Ducruy, André Alloin, Bernard Goutelle,

Gérard Auclair, Margaret Joyce correspondante irlandaise de MJA, Denise Auvolat, Michel Dinet, Clémence Goutelle, Denise Barriquand-Muguet