Enquêtes : archives...


A propos du syndicat agricole d'Écoche, on relève dans les comptes de trésorerie tenus par Gustave Magnin :

-En 1930, les recettes provenaient des cotisations des 102 adhérents et de quelques dons (32 membres honoraires) et surtout les recettes des battages, ainsi qu'un petit solde de 1929, ce qui faisait un total de 5830,50 francs de l'époque.

-En 1930 les dépenses se sont élevées à 5773.85 francs, laissant ainsi un solde de 56.65 francs.

Celles-ci se répartissent comme suit :

adhésion à l'Union du sud Est : 49 francs

abonnement au bulletin du sud Est : 394,50 francs

annonces du garde champêtre (2 fois 3) : 6 francs

messe dite par le curé d'Écoche : 15  francs

fête du syndicat : 57 francs

assurances incendie et accident : 781,60 francs

frais postaux : 7.50 francs

remboursement 1930 de l'emprunt pour l'achat du moteur de la machine :  2 200 francs

Frais de fonctionnement de fournitures et de réparations de la machine à battre : 2 263.25 francs.

L'entretien de la batteuse a en 1930 fait travailler les artisans suivant :

Vivier de Belmont , Schirmer de Cours, Lancelot de Chauffailles, Desroches d'Écoche, Berthillot Marcel d'Écoche ainsi que Godillon, Vaginay et Sarnin dee commune non précisée


En 1950, les cotisations sont modifiées : chaque adhérent doit payer une somme fixe (200 francs) et une somme proportionnelle à la superficie exploitée (14 francs par hectare).

Cela donne les informations suivantes :

Il y a en 1950 à Écoche 77 cotisants, c'est-à-dire 77 paysans, la plupart ayant la double activité paysans-tisseurs.

Au total cela représente 454 hectares soit moins de la moitié de la superficie communale, le reste comprenant les voiries, l'habitat, les forêts et les petits lopins des ouvriers ou des commerçants.

La moyenne de ces exploitations (adhérentes au syndicat) est donc de 5, 9 hectares.

Certaines sont véritablement des micro exploitations ; aucune n'est une très grande exploitation.

La plus petite fait 1 ha. La plus étendue n'excède pas 47 ha (46,86 exactement) ; ensuite on a une exploitation de 30 ha. Puis on a, dans l'ordre décroissant 18,73 ha ; 17,63 ha ; 15,36 ; 11,84 : 11,12 ; 11,07 ; 10,77 ; 10,76 ; 10.

soit seulement 11 exploitations de 10 ha et plus : il s'agissait d'un véritable morcellement, un peu compensé par la double activité

Une photo de battage au milieu du 20ème siècle. La batteuse du syndicat était assez petite ; on voit bien ses roues en fer qui la rendaient difficile à traîner sur les chemins non goudronnés de l'époque. Il fallait souvent deux paires de vaches pour la monter de Laval par exemple. Elle est ici activée par une grosse courroie mûe par un moteur à pétrole (sur la fin ce moteur sera remplacé par un moteur électrique.)

La photo montre deux gerbiers, l'un à gauche est sur le point d'être complètement battu ; l'autre à droite sera entamé ensuite. En considérant le diamètre de base et la hauteur, il ne s'agit pas de grosses récoltes ; on peut raisonnablement penser qu'il s'agit de deux petites exploitations qui se sont regroupées pour le battage en un même lieu (deux fois 2 heures peut-être??).

La photo pas très nette ne permet pas de connaître la ferme* ici en activité. On peut remarquer que la grange  ne paraît pas en très bon état : le montant du "feuron" semble bien incliné. Alors que les linteaux sont en briques -ce n'était pas courant- les équarris (pierres d'angle) sont en pierre de taille ; le toit en tuiles plates ; dans le mur de petites ouvertures pour les pigeons.

A l'arrière plan, une échelette de char.

L'homme au centre de la photo a la tâche la plus pénible, c'est lui qui projette les gerbes sur la machine à l'aide d'une fourche à long manche. A gauche un autre homme approche la gerbe, c'est nettement moins dur car il n'est pas nécessaire de soulever. Sur la batteuse l'homme debout au béret défait les liens de la gerbe ; les deux situés sur le côté "engrainent" c'est à dire démêlent les épis afin qu'ils rentrent de façon régulière dans la batteuse. L'homme au premier plan dispose d'un rateau pour ramasser le "blou" c'est-à dire la balle qui sort à l'avant de la machine. tous les hommes à l'arrière s'occupent de la paille battue. Leur nombre (7) pourrait indiquer qu'à cette époque il n'y a pas encore de lieur et donc qu'il faut attacher les bottes ("mouises") à la main. Enfin deux autres personnes sont cachées de l'autre côté de la batteuse pour récupérer le grain dans des grands sacs de jute ("boges").

au total une quinzaine d'hommes s'activent ; la plupart ont un chapeau de paille ; des chemises claires à manches longues retroussées.

*Un observateur avisé et fin connaisseur d'Écoche a reconnu la "grange à Dumont" sise à la Baise, aujourd'hui en partie en mauvais état.