Granges et grangers

Dans un document de 1768 enrichi les années suivantes jusqu'en 1779, extrait des archives de la famille de Vichy, sont recensées les granges que le seigneur d'Arcinges possédait sur le territoire de la paroisse d'Escoches.

-Dépendantes du fief du But : 1-les réserves du château ; 2-le domaine près du Château ; 3- le domaine Chezelet ; 4-le moulin du But

-Dépendantes de la seigneurie d'Arcinges à la Cuchère : 5 -la grange Plassat ; 6 - la grange Chevalart ; 7 - la grange Buché.

A ces granges s'ajoutent 8-les dixmes d'Escoches.


1et2 La réserve du château et la grange (domaine) sont affermées* en 1768 à Benoît Sadot pour un montant annuel de 300 livres payables en 2 termes de 150 livres, à la Saint Jean et à la Saint Martin. Mais le bail n'est pas renouvelé et à partir de 1770 le fermier est Benoît Vermorel. En 1790 les fermiers sont Sarnin et Fargeat.

3 Le domaine de Chezelet est affermé en 1768 à Antoine Auvolat pour 200 livres par an payables en 2 termes. Le bail, là non plus n'est pas renouvelé et le domaine est vendu en 1773 à Benoist Vermorel pour la somme de 9000 Livres. Le détail de la transaction se trouve à la rubrique "un domaine change de mains"et permet de voir l'étendue du domaine ; le fermage est moins élevé que celui du But malgré une grande superficie, sans doute à cause de la qualité des terres et des bâtiments.

4 Le moulin du But est tenu en 1768 par Claude Auvize pour un montant annuel de 60 livres lui aussi payable en 2 fois. Mais claude Auvize étant aussi meunier à Arcinges, il semble que le moulin a besoin d'être mieux entretenu ; c'est pourquoi dès 1769 il est remis à Alexandre, Claude et Jean Polette** ou Poulette qui, solidairement s'engagent à faire en 5 ans les réparations nécessaires.

 

5- La grange Plassat de la Cuchère est affermée à Claude Sarnin pour 240 livres par an. Cette grange en 1777 passe à Claude Chavanon

6-La grange Chevalart de la Cuchère est affermée à Clément Laplasse moyennant 153 livres par an (soit deux termes de 76 livres et 10 sols) puis à partir de 1771 le fermage passe à 200 livres. Le bail n'est pas renouvelé et c'est Claude Chavanon qui prend en 1777 la grange

7 La grange Buché de la Cuchère est en 1768 affermée à Claude Chavanon pour un montant de 240 livres passant à 300 livres en 1771

Claude Chavanon est en 1777 le seul granger ; il doit alors payer annuellement  1000 livres

8-Les dixmes sont levées par Claude Sarnin en 1768 (et après 1777 peut-être par Claude Chavanon). Pour cela il récupère les gerbes au moment de la récolte, le document ne précisant pas  le pourcentage. Il s'agit de gerbes de seigle principalement, d'avoine, de froment, d'orge et de blé noir (sarrazin). Sarnin doit remettre au seigneur la plupart des récoltes de cette dixme, sauf le seigle avec lequel il se rémunère et quand même une portion dite congrue au curé d'Escoches laquelle se monte à 36 livres, ce qui est très faible. On peut donc penser qu'il ne s'agit là que des dixmes de la Cuchère et non de toute la paroisse d'Escoches.

Il est difficile, car le document n'est pas toujours clair, de comprendre la quantité de céréales prises par Sarnin, mais on a l'impression d'une progression entre 1768 et 1779 ce qui signifierait un progrès du rendement à la Cuchère, peut-être simplement dû aux conditions météorologiques.

Pour donner une idée de ce que représente 36 livres, à la même date le régisseur d'Arcinges a acheté deux cochons, un petit pour 12 livres et un plus gras pour 26 livres ; une journée de maçon est rémunérée 1 livre, etc.

 

*Affermées plutôt qu'amodiées car le loyer est payé en argent et non en nature, ce qui est plutôt le sens de amodier

** De ces trois frères, seul devait rester meunier Jean mais il décéda en 1781, c'est sa veuve qui ensuite garde le moulin. Cette famille Polette était originaire de Vauban et Ligny sur les terres de Chamron des Vichy. Alexandre devint cultivateur (et à temps partiel meunier encore) après son mariage à Écoche. Une de ses filles fut institutrice ; les autres enfants dans le tissage.


Archives Vichy numérisées par claude Franckart, ref 02107.

>>>En 1607, le 20 octobre, soit quelques jours avant la Saint Martin, le seigneur du But fait une transaction avec Pierre Delacroix (des Saignes) et son fils Anthoine laboureurs de la paroisse d'Escoches pour leur amodier un domaine du But, avec maison, grange, cour jardin. L'acte, difficile à déchiffrer, est passé devant le notaire de Belmont qui nomme le seigneur Gouthfray de Bollettière, escuyer. Le nom du domaine est "la grange de l'etre(?) du boy du But" ou appellée aussi Guilly ou Truchet(?). Ainsi qu'une parcelle près du moulin du But. Un acte précédent de 1606 (ref 26402) évoque le granger  d'alors : un laboureur de Belmont, Debiesse et son gendre

>>>En 1621, le même domaine est loué à deux marchands d'Escoches : Claude Fossard et Claude Vaginay, par la veuve et héritière de "deffunt Godeffroy de Bolletière" de son vivant escuyer et seigneur du But. Reyne (pour Renée) de rochefort de la Feuillée est absente et l'acte est passé devant Me Deschezeaux notaire royal à Escoches, sans doute le grand père d'Henry Deschezaux.

>>> En 1649, Georges de la Chaize, escuyer, seigneur d'Aix et du But, présent, loue la grange de Chizelet à Anthoine Delacroix et son fils. Le notaire est encore Deschezeaux

>>>Le 19 octobre 1649, un acte rapporte la "cense du moulin du But" "pour le seigneur d'Aix et du But, contre François Delabrosse et Claudine Fayard sa femme" gens de labeur de la paroisse de Coublanc, demeurant à présent en la paroisse d'Escoches et au moulin du But". Il est dit que le moulin sert non seulement à moudre les grains mais aussi pour faire de l'huile.

>>>>> (ref 27101) En 1661, le fermier du But est Claude Barricand. Il doit payer 18 ans d'arrérage au seigneur d'Arcinges, à la demande de Madame d'Aix du But (Renée de Rochefort). Acte fait et passé au But en présence de Philibert Mathieu curé d'Écoche.

>>>Enfin en 1726, le 9 juillet Anne Marie Rolin de Chauffailles devenue seigneur(e) du But donne un bail à ferme pour le domaine du But à Philibert Grapeloup, qui sera toujours là au moment de l'inventaire du But en 1730. Cette fois, c'est devant Me Besson notaire à Saint Vincent de Reins qu'est passée la transaction.