1793-1794.

 

Suivre l’état-civil des années 1793-1794 peut permettre de comprendre les effets des événements sur la vie d’Écoche pendant cette période de la Révolution.

 

Les registres de l’état-civil sont d’abord tenus par François Carré dès janvier lui qui, jusqu’alors, tenait les registres paroissiaux.

 

Il continue de signer Carré curé, ce qui signifie qu’il avait prêté le serment et qu’il adhérait à la constitution civile du clergé, qu’il était un prêtre constitutionnel. Mais très vite il signe Carré officier public car il a été chargé par la municipalité d’Écoche (maire Laurent Glatard depuis fin 1792) de tenir les registres. Puis au moment de la terreur locale décrétée par Lapalus de Mardore dans tout le Haut Beaujolais, il est arrêté en novembre 1793 et emprisonné à Charlieu. Libéré en 1794 il est d’abord assigné à résidence à Charlieu « en raison de son infirmité », comprendre sa vieillesse -il est né vers 1719 – et son lot de rhumatismes ; puis il revient à Écoche chez sa nièce la veuve Lebretton, belle-mère de Benoît Buchet futur maire ; il y décède en novembre 1798. Il est difficile de bien connaître ses idées ; néanmoins au travers de ses activités on peut tenter de les découvrir, montrant un personnage assez politique. Ainsi en juillet 1793 il se rend à Roanne chez le notaire Thiolayron, porteur d'une lettre de la comtesse de Chauffailles qui demande conseil dans une affaire qui l'oppose à la municipalité de Chauffailles.

Sans doute favorable aux réformes apportées par la Constituante puis la Législative, il reste en même temps fidèle à la maison Saint George/Vichy et, comme Abel, n'approuve pas les excès au moment surtout de la Convention. Dans une période où les événements parisiens se succèdent très vite, François Carré a dû comme beaucoup d'autres, être parfois hésitant. Relions Écoche à quelques faits extérieurs.

1-le 17 juin 1789 le Tiers État se proclame Assemblée Nationale, rejoint par la majeure partie du clergé puis par les nobles "éclairés". François Carré doit  y voir une évolution conforme à ses voeux : une sorte de grande fraternité, parfois dans les campagnes à connotation mystique.

2- Le 14 juillet 1790, grande fête de la Fédération : la nation, le roi, la loi. A Écoche la municipalité et le curé sont en harmonie.

3- Le 22 juillet le roi Louis XVI approuve la constitution civile du clergé, peut-être contre son gré (mais François Carré l'ignore). Cela apparaît comme une victoire du gallicanisme mais surtout doit permettre de remplacer la dîme, si faible pour les curés, par un revenu fixe : l 'État s'engage à appointer les évêques et les curés. Il fixe des niveaux de traitements d'ailleurs tout à fait convenables. 50 000 livres pour l'évêque métropolitain de Paris, 20 000 livres pour les autres évêques, 1 200 à 6 000 livres pour les curés. Le curé d'Écoche ne voit donc pas de raison de refuser le serment.

4- En Juin 1791. L'évêque constitutionnel de Lyon Adrien Lamourette envoie une instruction pastorale dans chaque paroisse. François Carré refuse de la lire sans doute car le pape n'a pas reconnu son évêque mais cela ne l'empêche nullement de continuer à assurer son ministère tout en participant à la vie municipale.

5-Septembre 1792 : débuts de la République. François Carré continue de participer à la vie municipale à Écoche car la communauté villageoise lui paraît devoir être rassemblée.

6- 21 janvier 1793. L'ancien roi Louis XVI est exécuté à Paris. François Carré n'approuve pas ces excès.

7- 2 juin 1793. A Paris, les girondins sont battus ; la Convention devient Montagnarde. Comme Abel de Vichy, François Carré se sent dans l'opposition et c'est peut-être à partir de là qu'il se met au service de la belle-mère d'Abel de Vichy, Cécile d'Amanzé, citoyenne de Saint George. A compter de décembre 93, la municipalité le remplace pour l’état-civil par Benoît Sadot puis par Claude Laroche.

8-Octobre 1793. Abel de Vichy est tué à Lyon. Lapalus fait régner la terreur dans la région. Le ci-devant curé d'Écoche est emprisonné quelques semaines à Charlieu en 1794.

9- 1795. A la Convention thermidorienne succède le Directoire. Les églises restent fermées. Carré revenu à Écoche chez sa nièce n'est plus curé mais encore prêtre ce qu'il écrit fin 1795 : ministre du culte romain.

10-1798. Le Directoire continue. François Carré décède à Écoche en novembre.

11-1799. Le consulat. Le gendre de la nièce de François Carré, Benoit Buchet devient maire d'Écoche.

 

Après Carré,

 

Claude Laroche disparaît (absent) à compter de mars 1796 et est à son tour remplacé, en principe provisoirement, par François Larue. Lorsque François Larue né en 1765 se marie, l’acte, daté du 15 pluviose an V, est alors effectué par Étienne Auclerc, autre membre  du conseil général de la commune (nom officiel alors de la municipalité).. enfin Mathieu Magnin est l’officier d’état-civil après avril 1798.

 

En dehors de ces changements d’officiers publics ou agents municipaux, quelques actes sont intéressants à relever.

 

 

En premier lieu celui du 15 mai 1793

 

            Aujourd’huy quinze mai mil sept cents quatre vingt treize, l’an second de la République française à six heures du soir par devant nous François Carré membre du conseil général de la commune d’Écoche, élu le trois février de la présente année pour dresser les actes destinés à constater les naissances les mariages et les décès des citoyens, est comparu en salle publique de la maison commune Jean Poizat cultivateur domicilié dans  ladite municipalité d’Écoches, beau-père de Jean Colonge volontaire servant dans l’armée de Gustine, absent, lequel assisté d’Antoine Larüe âgé de vingt huit ans et de Claudine âgée de vingt sept ans fileuse de coton, tous les deux demeurant dans la commune du dit Ecoches département de Rhône et Loire a déclaré à moi François Carré que Marguerite Poizat sa fille, femme dudit Jean Colonge son époux en légitime mariage est accouchée ce jourd’huy le quinze du présent mois de mai à dix heures du matin dans sa maison située au village Fillon dudit Écoches, de deux enfants males qu’il m’a présenté auxquels il a donné le prénom savoir au premier Jean et au second Antoine. D’après cette déclaration que les citoyens Antoine Larüe et Claudine Larüe ont certifié conforme à la vérité et la représentation qui m’ont été faites des enfants dénommés, j’ai rédigé en vertu des pouvoirs qui ma sont délégués le présent acte que Jean Poizat grand père des enfants et les deux témoins Antoine Larüe et Claudine Larüe n’ont signés pour ne savoir de ce enquis ; # renvoi approuvé Larüe qui s’est soussigné# fait en la maison commune d’Écoches les mêmes jour mois et année que dessus. Carré officier public, Larüe

 

Tout d’abord la date continue d’être exprimée en calendrier grégorien, qui n’est pas encore remplacé par le calendrier républicain, mais le greffier (Carré lui-même semble-t-il) rajoute l’an second de la République, ce qui est une petite erreur puisque l’an II ne commence que le 22 septembre 1793. On y précise ensuite le moment où Carré a été chargé officiellement par la municipalité de l’état-civil, le 3 février 1793.

 

Il est question de la salle publique de la maison commune. Sans doute s’agit-il de la nef de l’église en l’absence du culte.

 

Le père, Jean Colonge, n’est pas là car il est parti comme volontaire aux armées, précisément derrière le général Custine (écrit ici Gustine, comme on disait à Écoche le Glaude pour Claude). Or le général Custine dirige à ce moment-là l’armée du Nord qui connaît défaite sur défaite ; le général sera guillotiné en août 1793. Qu’est devenu Jean Colonge ? On ne sait mais il est fort probable que les deux jumeaux furent orphelins et quand l’un des deux se marie en 1813, son père est noté décédé. Les témoins Antoine et Claudine Larue son vraisemblablement les parrain et marraine, d’ailleurs en marge François Carré continue de signaler l’acte par un B comme Baptême.

 

Jean Colonge ne fut pas le seul volontaire écochois, on en connaît au moins un autre dans un acte de naissance du 6 juin 93, Benoîte Sany de Berthillot accouche d’une fille dont le père est absent, volontaire en garnison à Neufbrisach ; de retour Philibert Joly épouse Benoite le 8 décembre 1793 et un nouvel enfant naît le 6 fructidor an IV.

 

En frimaire de l’an II meurt aussi à Besançon, Benoît Lafon, 25 ans environ, natif d’Écoche et « hussard au septième régiment des hussards de la liberté » ; y décède également, en pluviose, Claude Breton volontaire.

 

 

Ensuite, on peut s’intéresser aux actes des mariages tenus par Claude Laroche. Écoche y paraît une commune digne de Reno aux Etats-Unis puisque, au cours de l’an III (du 22 septembre 1793 au 29 août 1794), c’est pas moins de 51 mariages qui sont célébrés à la maison commune d’Écoche. En réalité, on comprend qu’il s’agit de mariages plus ou moins fictifs afin d’échapper à la levée en masse décrétée le 23 août 1793 et dont l’article VIII précise :

 

Article VIII : La levée sera générale ; les citoyens non mariés ou veufs sans enfants, de dix-huit à vingt-cinq ans, marcheront les premiers ; ils se rendront sans délai au chef-lieu de leur district, où ils s'exerceront tous les jours au maniement des armes, en attendant l'ordre du départ.

 

 

A la lecture rapide de ces 51 actes, on s’aperçoit que le futur marié est dit domicilié à Écoche sans qu’on précise toujours sa profession (domestique) quand ses parents résident ailleurs tout comme ceux de la future épouse.

 

Date mariage

Age époux

Domicile parents époux

Age épouse

Domicile parents épouse

3 ventose an 2

32

É

26

É

14 pluviose an 2

22

Coublanc

21

É

12 ventose an 2

38

Chauffailles

33

Dun la Montagne

1er vendémiaire an 3

15

É

24

É

1er vendémiaire an 3

35

Cours

22

É

5 vendémiaire an 3

16

É

20

Cuinzier

5 vendémiaire an 3

25

Montagny

14

Sevelinges

5 vendémiaire an 3

19

Sevelinges

15

Chauffailles

10 brumaire an 3

22

Perreux

17

Perreux

10 brumaire an 3

17

ST Symphorien de Lay

23

Sevelinges

15 brumaire

21

Villers

23

Ferrière (Allier)

15 brumaire

18

Jarnosse

21

Jarnosse

20 brumaire

20

Perreux

16

Perreux

1 pluviose

17

É

15

É

8 pluviose

18

Vougy

23

Vougy

15 pluviose

15

Coutouvre

14

Villers

15 pluviose

22

Coutouvre

16

Perreux

18 pluviose

20

St Hilaire

23

Coutouvre

15 pluviose

20

Coutouvre

17

Perreux

15 pluviose

21

Perreux

15

Amplepuis

15 pluviose

19

Pouilly

22

Pouilly

20 pluviose

22

Mardore

 

Cuinzier

20 pluviose

17

Bourg de Thizy

21

Sevelinges

25 pluviose

25

Thizy

18

Thizy

25 pluviose

23

St Pierre

23

St Nizier sous Charlieu

27 pluviose

18

Coutouvre

17

St Hilaire

30 pluviose

18

É

23

? Mars ?

10 ventose

30

Montagny

28

Montagny

10 ventose

23

Cours

25

Cours

15 ventose

25

É

18

É

20 ventose

18

Sevelinges

15

Mayet (allier)

10 floréal

25

Jarnosse

23

Coublanc

12 floréal

22

Mars

17

Perreux

15 floréal

20

Villers

16

Cours

15 floréal

20

Jarnosse

20

?É ?

10 prairial

19

Coutouvre

20

Roanne

10 prairial

25

Mars

21

Perreux

25 prairial

21

St Hilaire

22

Jarnosse

30 prairial

18

Montagny

18

Pradines

5 messidor

24

Arcinges

+que majeure

Arcinges

8 messidor

18

É

majeure

É

15 messidor

17

É

majeure

É

25 messidor

15

É

13

St Igny de Roche

25 messidor

?

Thel

17

Sevelinges

30 messidor

17

Cours

19

? É ?

5 thermidor

?

Arcinges

?

Arcinges

5 thermidor

mineur

Cours

14

St Denis de Cabanne

15 thermidor

27

Pouilly sous Charlieu

28

Mars

21 thermidor

?

Thel

?

Sevelinges

25 thermidor

29

Belmont

?

Belmont

25 thermidor

18

É

23

Jarnosse

30 thermidor

?

?

24

?

5 fructidor

17

St Vincent de Rhin

majeure

?

10 fructidor

24

É 

25

É 

12 fructidor

21

Écoche

15

St Vincent de Rhin

 

 

 

Une preuve supplémentaire* du caractère fictif de ces unions nous est donnée le 9 mai 1796 :

 

                   Aujourd’hui 20 floréal an quatrième de la république française une et indivisible à quatre heures après midy, pardevant moi François Larrüe adjoint municipal en l’absence de l’agent de la commune d’Écoche département de la Loire faisant les fonctions d’officier public conformément aux loix sont comparut en la maison commune d’une part Jean Chetail laboureur âgé de trente deux ans demeurant en la commune d’Écoche d’autre part Benoîte Thozet son épouze âgée de 21 ans et domiciliée en la commune d’Arcinges l’un et l’autre assisté de quatre témoins, lesquels Jean Chetail et Benoîte Thozet m’ont requis de prononcer la dissolution de leur mariage contracté le treize brumaire de l’an trois de la république vu le contrat du 29 vendémière reçu Destre notaire public en la commune d’Arcinges vu par mois les actes qui constatent que lesdits Jean Chetail et Benoîte Thozet on observés les délais exigés par la loi sur les modes du divorce vû l’acte de non conciliation qui leur a été délivré le douze germinal par leurs parents assemblés, en vertu des pouvoirs qui me sont délégués j’ai déclaré au nom de la loi que le mariage entre Jean Chetail et Benoîte Thozet est dissous et qu’ils sont libres de leurs personnes comme ils était avant de l’avoir contracté et j’ai dressé le présent acte que les parties dessidente et les quatres témoins qui sont Benoit et autre Benoit Poizat et Pierre Accary Philibert Brossette qui ont tous signés a l’exception de la ditte Benoite Thozet et de Philibert Brossette qui ont déclarés ne savoir signé. Fait en la maison commune les jours et ans susdits.

 

Le lendemain, 21 floréal, Jean Chetail épousait Claudine Brossette âgée de 29 ans (avec les mêmes quatre témoins !).

    *Preuve il est vrai non absolue et discutable puisque le mariage Chetail-Thozet avait eu lieu à Arcinges et non à Écoche, Arcinges où l'on ne repère aucune inflation de mariages en l'an III. Néanmoins Chetail pensait être dans le cas des hommes pouvant partir puisqu'il était veuf mais en réalité avec enfant ; sa première femme étant d'Arcinges, c'est à Arcinges que naturellement il convole avec une fille de 18 ans elle-même apparentée à sa première femme! A Arcinges c'est l'an V qui paraît avoir fourni des mariages de complaisance (46).

 

Parmi ces mariages de complaisance, on peut aussi relever celui d’Antoine Glatard de Saint Vincent de Reins, neveu du maire Laurent Glatard avec la toute jeune Toussaine Lacroix fille d’un tisserand de Saint Vincent de Reins. On ignore ce qu’est devenue Toussaine ou Toussainte. Cette union annonce-t-elle le parrainage en 1821 d’une cloche de l’église d’Écoche par Charles et Rosalie Lacroix ? difficile à trouver un lien autre que nominal.

 

Reste à savoir pourquoi Écoche a été choisie par ces familles qui sont plutôt des familles de propriétaires dont plusieurs savent signer. Peut-on penser que Claude Laroche n’était pas regardant moyennant une petite participation financière ? Ou simplement par conviction ? En tout cas il disparaît et après lui, plus aucun mariage ne paraît de complaisance. Le mystère s’épaissit quant à sa disparition puisque le 30 septembre 1800, on trouve cet acte dans les registres d’Écoche :

 

                    Aujourd’hui huit vendémiaire l’an neuvième de la République française, est comparu par devant nous Benoît Buchet maire de ladite commune d’Écoche Joseph Aucler propriétaire domicilié audit lieu d’Écoche qui nous a requis de llui délivrer l’extrait du décès de Claude Laroche, de son vivant résidant audit Écoche, et après toutes les recherches possibles, on ne l’a pu trouver, n’étant pas enregistré sans doute par oubli et après avoir examiné l’urgence de se procurer une preuve certaine du décès du susdit Claude Laroche, je lui ai dit d’amener des amis et voisins du défunt, lequel m’a présenté Claude Petit, Jean Lafond, Antoine Danière, Louis Danière et Louis Berthillot l’aîné tous voisins et amis du décédé qui n’a point laissé d’enfant, et sa femme est aussi décédée ; tous lesquels susnommés témoins attestent que le dit Claude Laroche est décédé le vingt neuf fructidor an quatre ; d’après cette déclaration que moi soussigné certifie sincère, j’ai rédigé les présentes pour servir et valoir à ce que de droit, fait à Écoche les jours mois et ans susdits. Les susnommés témoins signeront avec nous.

 

Le 29 fructidor an IV, 15 septembre 1796, soit à peine 6 mois après s’être « absenté »

 

Un acte peut aussi être significatif de ces temps troublés

 

Aujourd’hui vingtième frimaire de l’an second de la République française une et indivisible à l’heure de onze du matin pardevant moi Benoist Sadot membre du conseil général de la commune d’Écoche élu officier publique le dix huit du courant pour dresser les actes destinés à constater les naissances mariages et dessés des citoyens, est comparu dans la maison commune Barthélemie Perricaud sage femme domiciliée en la municipalité du dit Écoche veuve du nommé Martin laquelle a déclaré que Benoîte Lafon âgé de vingt cinq ans depuis le ci devant mois d’avril dernier fille des feu Etiene Lafon et de Benoite Perrin vivant et habitant audit Écoche cette Benoite Lafon y demeurant au hameau Fillion de la profession de fileuse de coton ché Jean Lafon son frère citoyens audit lieu et acouchée le dix huit du présent frimaire a six heures du matin dans la maison et domicile de Jean Lafon son frère située au dit Ecoche d’un enfant femelle dont la vie se trouve en péril éminant provenant de fait et œuvre de du citoyen Etiene Grifon demeurant ci-devant en qualité de de compagnon tisserand en la maison municipalité du dit Ecoche chez Louis Poizat citoyens audit lieu don ledit Griffon et sorti et a quitté le domicile dudit Poisat pour se rentourner a fleuri en la municipalité de Fleuri sous Challer ci devant Charlieu dans le sein de sa famille suivant et a la suivant et a la forme de la déclaration de grossesse de ladite benoite lafon quelle a faites devant Farges notaire public à Belmont le dix neuf du mois daoust de l’année mil sept cent quatre vingt treize vieu stilte enregistré dont exposition est exibée a mois Benois Sadot et par ladite sage femme et par elle sur le champ retirée moi Benois Sadot susdit et soussigné je me suis sur le champ transporté dans la maison dudit Jean Lafon au hameau Fillion et la Barthélemie Perricaud sage femme susnommé en labsence de ladite Benoite Lafon mère de lenfan detenue dangereusement malde dans au lieu ci-dessus désigné laquelle sage femme était assisté d’Antoine Fanière agé de quarante ans et de Claude Petit agé de trente six ans citoyens cultivateurs domicilié tous les deux au hameau Fillion usdite municipalité decoche du canton de Belmont distric de Rouanne département de la Loire ma présenté ledit enfan femelle auquel elle donne le prénom de Claudine dapres cette déclaration que les citoyens antoine Danière et Claude Petit ont certifié conforme à la vérité et la représentation qui ma été faites de l’enfan dénommé j’ai rédigé en vertu des pouvoirs qui me sont délégués le présent acte que j’ai signé avec les témoins a l’exception de la sage femme pour ne scavoir ecrire ni signer ainsi qu’elle la déclaré de enquis et interpellé a la forme de la loi fait en la maison commune dudit Jean Lafon susnommé les jour mois et ans que dessus. Danière, Petit, Sadot officier public.

 

 

Claudine est décédée le 25 pluviose à quatre heures du soir ; elle avait donc vécu 2 mois.