Les marchands d’Écoche pouvaient aller loin.

 

Dans une liasse  (326.01) des papiers Vichy, on trouve une série d’assignations envoyées par Anne Marie Rolin aux héritiers d’un marchand d’Écoche afin de récupérer les sommes que le marchand avait empruntées au seigneur d’Arcinges. Or si la somme demandée de 150 livres semble importante, elle résulte de plusieurs emprunts plus modestes.

Ainsi en 1683 : nous soussignés confessons devoir à monsieur d’Arcinges la somme de 36 livres qu’il nous a prêté pour travailler à exiger la somme qui nous est due par défunt le sieur Estran bourgeois de cette ville de Paris. Laquelle somme  de 36 livres nous promettons lui rendre et payer dans sa maison de Belmont le jour de Sainte Marie Madeleine en foi de quoi nous avons signé la présente promesse ce 9 juin 1683. Bertillot.

En août 1683. Plus j’ai reçu de Monsieur d’Arcinges la somme de 10 livres que je lui promets rendre dans les 15 jours fait à Paris le 23 août 1683. en foi de quoi j’ai signé la présente promesse. b. Bertillot.

En janvier 1684 Je soussigné et confesse avoir eu et reçu de Monsieur d’Arcinges par les mains du sieur Hély Vachery la somme de quinze livres qu’il a prêtée à moi pour mouvoir à Paris que je promets lui payer dans le mois d’août prochain Fait par moi le 12 janvier 1684 en foi de quoi j’ai signé Bertillot.

Mais un autre Benoit Bertillot, son grand- père, laboureur du village Bertillot avait aussi reconnu des dettes au seigneur d’Arcinges pour des arrérages de cens d’un montant total de 145 livres. Il avait fait cette reconnaissance de dettes en 1669 auprès de Pierre Destre alors « clerc d’Arcinges » au village Fagot. Les témoins étaient Pierre Thomas laboureur et Pierre Cartelier charpentier tous d’Arcinges.

 

Benoit Bertillot I ne savait pas signer et est décédé en 1671. Benoit Bertillot II en revanche savait écrire. Par sa mère, il était le neveu de François Vaginay qui fut un temps sieur du But. Il se fit donc marchand et ses affaires l’avaient amené à Paris où visiblement il eut quelques déboires. Mais nous ignorons quelles marchandises notre Écochois avait vendues à un bourgeois de Paris. Probablement des toiles. En tout cas une ascension sociale qui semble avortée mais qui témoigne d’un certain esprit d’entreprise peut-être après tout encouragé par Jean d’Amanzé, moins par sa belle-sœur la comtesse de Chauffailles qui n’hésite pas pour récupérer l’argent auprès de divers débiteurs  à intenter des procès à Villefranche. 

Mais l’affaire semble plus compliquée puisqu’ un peu plus tard un visiteur général des gabelles, Jacques Perrachon, réclame aussi de l’argent à Benoit Bertillot et à son fils Claude ; il est question entre autres d’une amende. Pour faux saunage peut-être ? Mais les sommes en jeu sont plus grosses : jusqu’à 800 livres. Et autour de Bertillot des  partenaires  comme Constantin apothicaire d’Écoche (il est vrai marié avec une fille Bertillot). A noter que l’huissier envoyé de Charlieu à Écoche ne peut parler en 1687 qu’à la femme de Claude Bertillot. Mais les procès traînent en longueur au moins jusqu’en 1692 où des saisies sont faites au domicile des Bertillot.