Jadis on appelait contes bleus des histoires plus ou moins invraisemblables, des anecdotes plus ou moins légendaires. Ce terme de contes bleus provient sans doute de la bibliothèque bleue, dont l'explication sur Wikipedia est la suivante  :

C'est, avant tout, une formule éditoriale nouvelle inventée et imprimée à Troyes dès 1602 par les frères Oudot, notamment Nicolas Oudot dont l'enseigne est le Chapon d'or couronné. L'impression en était de mauvaise qualité et de petit format ; les cahiers (assimilables à une brochure d'aujourd'hui) recouverts d'une couverture de papier couleur bleu gris (comme la couverture bon marché qui enveloppait les pains de sucre), d'où l’appellation qui, à l'époque, fut d'abord celle de « Livres bleus ».

 

Cette littérature, au départ urbaine et locale, fut ensuite popularisée par les colporteurs et donc étendue à d'autres zones urbaines (Rouen, Angers) et imitée. Tout en restant prudent, Roger Chartier considère qu'elle constituait l'une des sources principales de culture des masses populaires en France ; d'autres, à l'instar de Carlo Ginzburg, insistent sur notre ignorance des modes de réception de ces textes ; cependant les historiens s'accordent sur l'importance — difficilement mesurable — de la culture orale : les illettrés se contentaient d'en apprécier les gravures, quand il y en avait, mais la plupart du temps, ils pouvaient avoir accès au texte lors de séances de lecture collective. Toutefois, une clientèle mélangée s’approprie ces livres, et ce, pendant près de deux siècles.

 

Mais ,en lisant ces "contes bleus" d'Écoche ci-dessous, on y trouve parfois un petit fond de vérité......

John ford, le grand metteur en scène ne disait-il pas " quand les faits se sont transformés en légende, publiez la légende!"

 


Comme en Afrique, « un vieillard qui meurt, c’est comme une bibliothèque qui disparaît».

 

Quelques histoires entendues jadis, au café, en veillée, aux repas des batteuses, lors de rencontres inopinées, etc. Histoires entendues de la bouche d’Écochois aujourd’hui disparus ; ce modeste site transmet ces histoires orales sans prétendre à une quelconque vérité et d’ailleurs la tonalité des récits varie très souvent d’une personne à une autre voire d’un moment à un autre.

  Le récit légendaire de la ville de Rottecorde.
Il y avait autrefois, dans des temps anciens, peut-être à l’époque des invasions barbares, au-dessus du Crêt-Loup, dans les bois de Rottecorde, une cité plus ou moins fortifiée. Cette cité fut un jour attaquée par des  envahisseurs  et finalement détruite ; la plupart des habitants furent occis, à tel point que le sang coula dans les ruisseaux. On dit même que les rivières en rougirent jusqu’au Sornin. Quelques rescapés s’en allèrent fonder une petite ville sur une autre hauteur : telle est l’origine de Thizy. A Rottecorde, ne subsisteraient aujourd’hui que quelques pierres, là-haut au milieu des bois, vestiges des murs d’enceinte.

  La légende des fées.
En patois, divers mots désignent ces êtres fantastiques, comme « fayoules ». Ces fayoules vivaient dans les bois entre les Gouttes Sourdes et la Roche Chevrière. On repère leur habitat au milieu des rochers qui sont assez nombreux dans ces bois ; la forme des rochers atteste de leurs occupations : le four, le bain, la grotte…

⇒Le pied du cheval d’Henri IV.

  Comme dans 36 000 communes du royaume de France, Écoche garde la trace du passage du bon roi Henri : près de la croix de la mission, dans un petit chemin, son fier cheval blanc a laissé une marque de sabot dans la roche.

 ⇒Le mythe de la tire-vieille.

  Les enfants ne doivent pas se pencher au bord de l’eau, notamment près des crots ou des serves ; en effet au fond de ces eaux vit une affreuse sorcière et il ne faut surtout pas chercher à voir son visage car qui le voit est irrésistiblement attiré vers les fonds et ...se noie. On appelle cette méchante une tire-vieille.

La font charbonnier
Avant le captage des eaux par la commune (1965-1970), la croix de la Font Charbonnier surmontait une fontaine (sous le socle, en forme de puits). On racontait qu’une femme traversant les bois avait été attaquée par des bandits de grand chemin (ou par des loups, autre variante) et qu’elle en était morte. Son mari qui l’avait retrouvée près d’une source y avait planté une croix de bois ; les passants, eux aussi, fabriquaient des petites croix avec des branches, pensant ainsi se protéger au cours de leur traversée de la forêt. Enfin, au XIXéme siècle, des descendants de la famille y érigèrent une croix de pierre directement au-dessus de la source. Mais ces "histoires" mêlent sans aucun doute des contes, des récits d'autrefois à un fait divers tragique  bien réel qui se produisit en 1861 : voir la rubrique gendarmes et faits divers

 

Le souterrain du But
Au But, se trouvait avant la Révolution une maison forte (vestiges dans les bâtiments de Marius Ducruy). Un souterrain aurait relié ce château à celui d’Arcinges… Il est vrai que sous l’Ancien Régime existait un sieur du But et que les seigneuries d’ Arcinges et d’É      coche étaient regroupées (dernière famille : les Chauffailles –voir fonds Vichy à la B M de Roanne).

 

Le curé réfractaire

Au hameau Fillon, existe une très vieille maison (habitée actuellement) dans laquelle se trouve dans un mur très épais, une sorte de réduit. C’est là que la famille Poizat aurait caché pendant la Révolution un prêtre poursuivi par les Sans-culotte venus du Roannais. Ce prêtre ensuite se serait enfui vers l’étranger, caché dans un char de cotonnades, que la famille Glatard fabriquait alors.

La "mairie" à La Quichère ou le "relais de poste"
Au XIXème siècle, pas toujours de maison commune au chef-lieu. Aussi les actes municipaux se faisaient-ils le plus souvent dans la demeure même du premier magistrat. Pendant longtemps celui-ci appartint à la famille Glattard, originaire de La Quichère. Cyrille Corneloup, qui vivait dans la maison des Glattard dans les années 1960, était fier de montrer la salle où avait eu lieu plusieurs mariages. En fait cette maison de Cyrille Corneloup fut plutôt un relais de poste il y a longtemps ; c'est du moins ce qu'ont retenu les habitants de la Quichère..

Le maire de la Bûche
Au début du XXème siècle, un maire d’Ecoche fut un peu à la tête d’une « émeute » populaire des ouvriers de l’usine. De là à en faire un rouge…C’est ce que raconte Louis Mercier dans un des contes de Jean-Pierre, sous le titre « le maire de la Bûche » ; il l’appelle le Popon car on appelait à Ecoche le maire, notre « popey » ; et comme il habitait non loin du col de la Bûche…


Les rochers des Fayoules (entre la Forest et la croix de la mission)

A la Quichère aujourd'hui.



Une superstition. Dans la liturgie catholique le véritable jour des morts est le 2 novembre (et non la Toussaint, fête théoriquement joyeuse puisque celle de tous les saints). On disait jadis qu'il ne fallait pas faire de lessive le jour des morts, sous peine de voir mourir quelqu'un de proche avant la fin de l'année


On appelait remarques, les dictons qui permettaient de prévoir le temps météorologique.

Mais ces remarques suscitaient parfois de grandes discussions entre "spécialistes" car tous ne gardaient pas exactement les mêmes traditions. Exemple :

-pour certains, le temps qu'il faisait pendant la semaine des quatre temps (à chaque changement de lune) allait durer pendant les semaines suivantes

-mais pour d'autres, c'était le temps qu'il faisait le mardi suivant la semaine des quatre temps qui allait l'emporter.

Diverses remarques

-"Si à la Chandeleur le soleil luzerne

Quatre semaines hiverne"

-"Pluie à la Saint Pierre remplit les étangs"

-"Année de vin (=vent du sud), année de rin

Année de bise (=vent du nord), année de prise"

-"Tant que la bise tiendra..." = si le vent du nord continue, il n'y aura pas de changement de temps. Phrase souvent entendue quand le curé faisait des prières pour demander la pluie!