Le 17 juin 1789 les députés du Tiers aux Etats Généraux et quelques députés du Clergé se proclament Assemblée Nationale. Celle-ci est en même temps une assemblée constituante, D'où le nom de Constituante donné à la période qui va de juin 1789 à fin septembre 1791. C'est cette assemblée qui crée les communes par une loi du 14 décembre 1789. Notre Écoche prend donc naissance à ce moment là en remplacement de l'ancienne paroisse, apparemment dans les mêmes limites. La paroisse était jusque là administrée théoriquement par le seigneur ou plutôt ses représentants mais en fait l'assemblée des habitants et son syndic possédaient une relative autonomie de gestion. Pour administrer les nouvelles communes la constituante crée un organe permanent de gestion élu pour deux ans par l'assemblée des citoyens actifs. Sont citoyens actifs, selon la conception de Sieyès, les hommes âgés de plus de 25 ans et acquittant une contribution directe au moins égale à la valeur de trois journées de travail. Cet organe appelé le conseil général de la commune comprend deux échelons : les officiers municipaux en petit nombre (3) chargés d'exercer les pouvoirs et les notables (6) qui sont là pour représenter la communauté. Le maire quant à lui est alors élu par tous les citoyens actifs. La première élection a lieu courant du 1er trimestre 1790. A côté du maire, un officier municipal représente le roi et de ce fait contrôle le maire ; on le nomme le procureur.
En novembre 1792, -après la période de la Législative, la France est depuis septembre dirigée par la Convention (le roi a été renversé le 10 août) - la Convention décrète l'élection au suffrage universel de tous les administrateurs.
Puis à partir du 22 août 1795 (on est alors sous le régime du Directoire) sont mises en place des municipalités cantonales où siègent des agents municipaux des communes. Mais il n'y a plus véritablement de maire communal. Le titre fut rétabli en février 1800 mais pour des maires cette fois nommés par le pouvoir.
Un décret du 20 septembre 1792 crée "l'état-civil" en remplacement des registres paroissiaux. La charge en incombe désormais au maire ou à un officier municipal. A Écoche, pendant quelques mois cette tâche fut remplie par François Carré qui avant 1789 fut le curé de la paroisse et était devenu officier municipal.
En fait François Carré n'a reçu les nouveaux registres qu'en mars 1793 et son premier travail est alors de retranscrire les derniers actes paroissiaux ; il signe encore Carré curé, ce qui peut indiquer qu'il avait prêté serment à la constitution civile du Clergé.
En clair :
Aujourd'huy trois février l'an second de la République française mil sept cent quatre vingt treize en conformité de la loi du vingt septembre dernier qui ordonne de clore et arrêter les registres dans les églises paroissiales, presbitaires et aux dépôts des registres de tous les cultes huit jours après la publication : sur la réquisition du procureur de la commune nous maire accompagné de notre greffier nous nous sommes transportés au presbitaire de la paroisse d'écoche nous avons clos les registres et avons signés.
J'ay écris sur les registres de l'année cidevant tous les actes de baptême mariage et mortuaire jusque au dix février que j'ai transcrips sur ces nouveaux que j'ay reçu le vingt quatre mars seulement. Carré, curé.
Commentaire : il est dommage que l'on ne donne ni le nom du maire ni celui du procureur ni celui du greffier. Petite erreur (mais Écoche est si loin de paris où tout se décide) : en février 93, on est toujours dans l'an I de la République (du 22 septembre 1792 au 21 septembre 1793)
Puis à partir de novembre 1793, l'officier public qui s'occupe de l'état-civil à Écoche est Benoît Sadot. Ce fut ensuite Claude Laroche qui remplit cette fonction à partir de novembre 1794 mais qui apparemment décède en août 1796 . La fonction est alors assurée par François Larue adjoint municipal provisoire. On voit alors apparaître en tête de registre en 1796 le nom de Antoine Hiver président de la municipalité cantonale de Belmont. Il n' y a pas de maire dans la commune mais des officiers publics.
A Antoine Hiver succéda Jean-Marie Duperron comme président de la municipalité cantonale puis Benoît Poizat (ce sont eux qui célèbrent les mariages).
A partir de septembre 1796 l'adjoint municipal officier public qui signe et enregistre l'état-civil d'Écoche est Mathieu Magnin. En mai 1799 de nouveau Larue. Enfin à partir de 1800 les actes sont signés Buchet, maire.
En 1793 on a le nom du greffier : Silvestre.
Régimes de la France / Maires d’Écoche/ En rouge les maires élus par leur conseil Municipal/ En bleu les maires
nommés par le préfet
Le premier maire de la commune en 1790 fut Jean MOREL propriétaire foncier et déjà notable dans l'ancien Régime comme "marguiller" (membre de la fabrique). Il devait démissionner assez vite devant la tournure des événements. Le remplaça Laurent Glatard, marchand fabricant demeurant à La Quichère. Voir la rubrique municipalité à la révolution
Consulat, Premier Empire
- 1799 - 1811 : Benoît BUCHET Propriétaire aisé, révoqué en 1811 pour avoir accepté de faire un faux afin d'éviter à une personne
un enrôlement dans l'armée napoléonienne ; termine sa vie au bourg quasi aveugle.
Premier Empire, Restauration
- 1812 - 1821 : Benoît - Marie BROSSETTE Propriétaire puis rentier, il réside tantôt à Laval, tantôt au bourg
Restauration
- 1821 - 1823 : Pierre-Marie GLATARD Fils de Laurent, Industriel il réside à la Quichère
puis au domaine Tiers (Le Caire)
- 1823 - 1825 : Joseph JACQUET notaire royal de Belmont résidant au bourg d'Écoche, natif de Saint nizier
d'Azergues
- 1825 - 1830 : Benoît-Marie BROSSETTE
Monarchie de Juillet
- 1830 – 1839 : Etienne GLATARD Industriel, propriétaire agricole il réside à la Quichère.
- 1839 – 1840 : Benoît-Marie BROSSETTE
- 1840 – 1848 : Claude-Marie BROSSETTE, fils
IIème République
-1848, de septembre à novembre : Pierre FOUILLAND, adjoint faisant fonction ; C. M. Brossette tombemalade, meurt en octobre. Pierre Fouilland est
agriculteur à Laval.
- 1848 - 1850 : Claude-Marie LEBRETTON Né en 1819, CM Lebretton domicilié au bourg est d'abord propriétaire cultivateur ; puis
après 1850 il s'installe comme notaire à Chauffailles et en 1851 épouse au Coteau une fille de rentier, née à Neulise.
- 1850 – 1852 : François MATRAY Né en 1784, Benoît François Matray est tisserand. Il décède en
1854.
Second Empire, Commune, IIIème République
- 1852 – 1877 : François GLATARD, conseiller général. Industriel et négociant il réside au château de Cadolon
- Mars-mai 1871 : Claude Félix LACHAL (intermède lié peut-être à la guerre ou à la Commune de Paris??), cultivateur de Bertillot
IIIème République
- 1877 – 1878 : Félix CHETAIL Né en 1824, Jean claude Félix Chetail est propriétaire, voiturier, aubergiste au bourg. Marié et père
de famille, il décède en 1883
- 1878 – 1887 : Benoît VACHERON .Originaire de Tancon, il réside à La Quichère
- 1887 – 1892 : François MOREL. Propriétaire, il réside à Bertillot puis Laval.
- 1892 – 1908 : Jules AUBONNET. Aubergiste et boulanger, Jules Aubonnet passe pour un rouge et réside à Lachal.
- 1908 – 1914 : Claudius AUVOLAT. Agriculteur , mobilisé en 1914, il réside au bourg
- 1914 – 1919 : Claudius COLLONGE 1er adjoint fait fonction.
- Avril-décembre 1919 Claudius AUVOLAT, de retour de la guerre
- 1920 – 1927 : Claudius COLLONGE, tisseur, il réside à La Forest, route du Cergne
- 1927 – 1939 : Joseph LARUE. Agriculteur, il réside au bourg
IIIème République, Etat Français, IVème République, Vème République
- 1939 – 1965 : Émile PLASSARD. Agriculteur il réside au hameau Barnay. Il est en même temps membre de la fabrique de la paroisse
d'Écoche.
Vème République
- 1965 – 1983 : Antonin FOUILLAND. Receveur des PTT puis retraité, il réside au bourg
- 1983 – 1989 : Marcel SARNIN. Artisan menuisier, il réside à Juin
- 1989 - 2014: Jean-Paul DEFAYE (Conseiller Général de 1997 à 2015). Receveur des PTT puis cadre de la Poste, il réside à
Juin.
-2014-.... : Jean-Charles BUTAUD. Entrepreneur, il réside à Lyon et au bourg.
1810
1900
1861
1921
Permanences familiales depuis l'Ancien Régime. Beaucoup de premiers magistrats d'Écoche ont parmi leurs ancêtres ou sont liés à des familles qui jouaient déjà un rôle de premier plan dans la Communauté des habitants d'avant la Révolution. Le tableau ci-dessus montre ces permanences, et peut-être n'estil même pas exhaustif !
A la veille de la Révolution on a :
Jean Morel, « chef » de la Fabrique paroissiale |
Carré dernier curé d’Ancien Régime |
Lebret(t)on : famille de notaires, apothicaires, marchands |
Guyot -Jonard : famille de maréchaux-ferrants |
Glatard : cardeur, filateur |
Batailly : famille de marchands alliée et descendante des Deschezaux notaires |
Chavoin : chirurgien, apothicaire, alliée aux Deschezaux |
Jean Buchet : marchand, fermier collecteur de dîmes pour Verpré |
Antoine Brossette : fermier collecteur de dîmes pour Verpré |
Sarnin : fermier collecteur de dîmes pour Vichy |
Poncet : consul de la communauté d’habitants |
1790 : Jean MOREL |
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fille mariée au neveu de Benoit Buchet |
1792 : Laurent GLATARD |
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père de Pierre-Marie et d’Étienne |
1799 Benoît BUCHET |
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fils de Jean Buchet marchand ;marié à Louise Marie Lebreton ; sœur mariée à Joseph Guyot neveu marié à la fille de Jean Morel |
1812 : Benoît Marie BROSSETTE |
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fils d’Antoine fermier collecteur des dîmes ; père de Claude-Marie |
1821 : Pierre Marie GLATARD |
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fils de Laurent et frère d’Étienne ; père de François |
1823: Joseph JACQUET |
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1830: Etienne GLATARD |
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fils de Laurent et frère de Pierre-Marie ; oncle de François |
1840 : Claude Marie BROSSETTE |
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fils de Benoît-Marie, époux en 1 de Jeanne-Marie Lebreton ; en 2 de Pierrette-Marie Lebreton toutes deux petites-filles de Jean-Claude Lebreton et de Louise-Marie Carré nièce du dernier curé d’Ancien Régime ; |
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1848 : Claude Marie LEBRETTON |
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1850: François MATRAY |
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sa petite fille épouse François Morel petit-fils de Jean et futur maire |
1852 puis 1871: François GLATARD, |
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fils de Pierre-Marie, petit-fils de Laurent, neveu d’Étienne et conseiller génral |
1871 : Claude-Félix LACHAL |
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1877: Félix CHETAIL |
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1878: Benoît VACHERON . |
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descendant de Philibert Grapeloup, granger du château du But au 17e/18e siècles |
1887: François MOREL. |
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petit-fils de Jean et par alliance de François Matray |
1892: Jules AUBONNET. |
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petit-neveu de François Matray |
1908 puis 1919: Claudius AUVOLAT |
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Combattant pendant la Grande Guerre |
1914 puis 1919: Claudius COLLONGE |
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1927: Joseph LARUE. |
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1939: Émile PLASSARD. |
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1965: Antonin FOUILLAND. |
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1983: Marcel SARNIN. |
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1989 : Jean Paul DEFAYE |
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Conseiller Génral du canton de Belmont |
2014 : Jean Charles BUTAUD. |
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En rouge : maires élus ; en bleu, maires nommés. Les dates sont celles du début de la prise de fonction.
A titre d'exemple, la municipalité (11 conseillers) à l'époque de la plus faible démographie, celle élue entre 1971 et 1977.
Conseil municipal :
Julien Antonin FOUILLAND, maire, receveur PTT retraité, demeurant au bourg
Joseph PLASSARD, adjoint, agriculteur, demeurant à Barnay
Lucien AUCLAIR, tisseur, demeurant à Chi Forest
Gaston GRIZARD, agriculteur, demeurant à Fonterest
André GOUJAT, agriculteur, demeurant à La Quichère
Joseph DURILLON, receveur PTT, demeurant au bourg
Maurice MONNET, gareur textile, demeurant au Couvent
Marcel SARNIN, artisan menuisier, demeurant à Juin
Jean Luc CHANTEREL, voyageur de commerce, demeurant aux Seignes
Bernard DINET, menuisier-ébéniste, demeurant à Juin
Michel DANIERE, technicien électonique, demeurant à La Forest (Lachal)
Conseil municipal représentatif de la tradition écochoise ; 9 membres seront élus à plusieurs reprises, dont joseph Plassard élu sans discontinuer de 1965 à 2008, peut-être un record de longévité. 4 membres ont un ancêtre déjà élu maire d'Écoche par le passé. Le bourg et ses hameaux annexes sont prépondérants : 4 élus. Personne des villages alors très peu habités : le Cret-Loup, Berthillot, les Bruyères, le Crot des Bois, goutte Michel, tous situés dans les hauteurs du Sud, qui s'étaient alors les plus dépeuplés : c'est un Conseil de déprise rurale, textile et agricole ; d'où les professions un peu nouvelles qui permettront la relance progressive de la commune. En 1971, tous habitent dans des maisons construites au XIXe siècle voire pour une au moins, auparavant. Pas de femmes : les deux premières entreront au conseil élu en 1977.
C'est à partir de la Municipalité de 1983-1989 que la commune semble s'être réveillée démographiquement. Le conseil Municipal comptait alors 11 personnes :
-Marcel SARNIN, artisan menuisier, maire, demeurant à Juin
-Joseph PLASSARD, 1er adjoint, cultivateur, demeurant à Barnay
-Jean-Paul DEFAYE, 2e adjoint, receveur PTT, demeurant au bourg puis à Juin.
-Marie-Claire MOREL-DESPLACES, 3e adjointe, cultivatrice, demeurant à Laval
-Paul DUCRUY, employé de menuiserie à Belmont, demeurant au But
-Georges FOUILLAND, VRP textile, demeurant à Juin
-Madeleine JAMES-CLARIN, commerçante à Cours, demeurant à la Forest
-Jean LACÔTE, ouvrier d'usine de métallurgie à Chauffailles, demeurant à Fillon
-Maurice MONNET, gareur textile, demeurant au Couvent
-René MUGUET, cultivateur, demeurant à la Quichère
-Alain TEXIER d'ARNOULT, médecin du travail, demeurant aux Seignes
Un conseil très représentatif : géographiquement presque tous les villages de la commune sont représentés (sauf Berthillot mais ce village ne comptait alors que 2 habitants permanents) ; professionnellement avec des gens qui travaillent à l'extérieur ; assez jeune mais de 29 ans à 56 ans au moment de l'installation. Beaucoup de conseillers étaient également bénévoles sur la commune ou dans les associations : CCAS, théâtre, Croix rouge, Anciens Combattants, Association des Loisirs, paroisse, Syndicat agricole,...
La commune adhèra au SIVOM du canton de Belmont, participa à l'élaboration d'un topoguide touristique, lança plusieurs projets dont la première réalisation du tout-à-l'égoût pour le bourg, etc.