L’auteur de notes sur l’église d’Écoche évoque longuement le rôle joué à Écoche par un personnage extérieur à la commune : Maurice Boulard de Gatellier (ou Gatelier). Né en 1861 au château de Gatelier à Saint-Denis de Cabanne. Le site de la mairie de Saint Denis parle de lui en ces termes : Sous-lieutenant, puis lieutenant, il dut quitter la vie militaire à la suite d’une mauvaise chute de cheval, et ne la reprit qu’en 1915. Le 3 décembre 1916, en portant secours à des soldats pris sous les décombres, il fut atteint par un obus et décéda lors de son transport en ambulance jusqu’au poste de secours. Il s’est peu intéressé à la politique, même s’il fut conseiller municipal de son village pendant quatre ans. Par contre, il s’est occupé de la Presse, qui pour lui était un moyen d’éducation. Il fonda son journal, L’Echo du Roannais et de la Vallée du Rhins, imprimé à Charlieu. Généreux et dévoué, il était profondément croyant, affichant ses convictions et refusant la neutralité. Il fut le bienfaiteur des écoles privées, avec l’aide financière d’Etienne Gautier, et le fondateur du Cercle Catholique. Il fut également à l’origine du syndicat agricole, ainsi que de la société de secours mutuel. Mais son action en faveur du catholicisme ne s’est pas limitée à Saint-Denis. Il semble avoir été particulièrement actif à Écoche en lien avec le clergé local, les abbés Seytre et Richard. Cette entente a fait d’Écoche un terrain privilégié d'expérimentation de ses idées. Action qu’il continue après le départ des deux prêtres. Dès 1902, il exploite la nouvelle loi sur les associations pour coiffer les écoles libres par un conseil d'administration composé exclusivement de laïcs, exemple précurseur cité par une historienne américaine dans un ouvrage sur l'enseignement congréganiste dans le diocèse de Lyon. Cela se vérifie lors d’un incident et d’une manifestation, tels que rapportés par les notes sur l’église d’Écoche :

 

En 1901, le projet de création d’une école libre de fille, sûrement réfléchi depuis longtemps sous l’égide du vicaire Jean-Pierre Richard (en fait, depuis l’expulsion des Sœurs de l’école publique dix ans plus tôt), arrive à maturité avec l’intervention de Maurice de Gatellier. Son idée est d’intervenir en prenant en charge comme maître d’ouvrage la construction d’un bâtiment, et de créer une association, comme le permet la toute nouvelle loi de 1901, coiffant les deux écoles de garçons et de filles. Ainsi pense t-il les mettre à l’abri du danger de spoliation et du risque d’interdiction des écoles congréganistes. Il écrit à son père : « Gautier est arrivé ; nous devons nous occuper dès demain des écoles d’Écoche et de Belmont…Pour l’école d’Écoche, nous comptons toujours sur les 2.000 francs que vous avez promis. » Dès octobre 1901, les travaux sont assez avancés pour ouvrir les classes. Mais, à l’instigation du maire, l’Inspecteur d’Académie refuse l’autorisation. Maurice de Gatellier écrit modestement au président de l’association de gestion : « Je reçois la lettre que vos collègues et vous m’adressez et je suis touché de vos remerciements. Mais n’oubliez pas que je n’ai droit qu’à une bien faible part. Vous devez la construction de l’école 1. A l’abbé Richard qui en a eu la pensée et a su vous communiquer son zèle. 2. A monsieur Etienne Gautier sans lequel nous n’aurions rien pu faire. 3. Et enfin, si cette école s’est élevée, c’est grâce à l’appui indispensable que nous avons trouvé en vous et en vos collègues représentant la population catholique d’Écoche. » . Face à l’opposition de l’Administration, il invite à faire pression sur « le maire sur qui retombe l’injustice criante dont vous êtes la victime…afin que, si on est appelés à faire une nouvelle déclaration, il sente contre lui l’opinion publique poussée à bout. » Effectivement, en 1902, l’accord d’ouverture est donné, mais bientôt suivi d’un décret de fermeture au motif que l’école est dirigée par deux religieuses congréganistes non autorisées. Le bruit de la fermeture de l’école provoque un rassemblement de 200 personnes dans la cour de l’école. Maurice de Gatellier s’enferme alors dans l’école sur laquelle il a un droit de propriété ; le serrurier n’arrive pas à forcer son repaire, le commissaire s’en va, et, comme les gendarmes sont encore là , Maurice de Gatellier, trouvant qu’ils s’étaient bien comportés, fait crier « Vive l’armée ! ».

 

Les membres du Conseil d’Administration de cette association étaient alors : Cyrille Ducruy (président) ; Jules Larue et Auguste Larue, vice-présidents ; Jean Sarnin, trésorier ; Joseph Magnin et Joannès Guyot, secrétaires.

 

Après la mort du comte de Gatelier, son héritier, Charles Camille de Meaux prendra le relais pour aider financièrement la paroisse par exemple lors de la construction de la salle d'œuvres.

 


 

 

Au mémorial des batailles de la Marne à DORMANS, son nom y est inscrit.

 

Photo GM juillet 2018.