Si, dans le paysage de 2019, il ne reste rien de directement visible de ce château -ou maison forte mais dénommé château dans les actes et terriers encore au XVIIIème siècle- tout Écochois en connaît l'existence passée et l'emplacement. La dernière trace en est la partie centrale d'une maison d'habitation au hameau du But. Dans le cadastre de 1833, la base ronde de la tour se voit très nettement. Cette tour ruinée fut démolie vers 1914. Mais dès le XVIIIème la château est réputé en très mauvais état. On sait que depuis le XVIIème -mais peut-être auparavant également- les seigneurs du But n'y résidaient pas ; à moins que pendant une brève période y résida peut-être Claude Vaginay qui avait acheté le fief du But avant de le revendre à Mariane Rolin, dame de Chauffailles. En tout cas depuis que les droits seigneuriaux du But étaient passés sous la dépendance du seigneur d'Arcinges, soit au cours du XVIème siècle, le château a dû être délaissé. En 1730, des scellés y furent posés car un procès intenté entre les héritiers de Marianne Rolin  afin de récupérer tous les biens seigneuriaux d'Arcinges et d'Escoche  nécessitait une telle intervention. Toutes ces péripéties montrent l'ancienneté du château, certainement construit au cours du Moyen-Age. A cette époque médiévale la tour était encore le symbole de la puissance protectrice d'un seigneur ; la puissance sur les censitaires alentour resta, à défaut de la protection originelle ; à proximité du château existait le moulin du But qui de banal qu'il avait été à ses débuts semble être devenu un moulin ordinaire quoique important. Dans un parchemin du XVème siècle (1444) un échange de pré situe ce terrain "devant le moulin du But"

Construit donc au Moyen-Age, peut-être à l'origine en bois, ce château était assez bien situé compte tenu de la topographie : il se trouvait en surplomb de la confluence de deux ruisseaux, soit à l'entrée nord des deux vallons qui constituent une bonne partie de la paroisse d'Escoches. Et au sud le massif de Rottecorde forme une sorte de barrière franchissable principalement à la croix de Rottecorde (aujourd'hui la Bûche) et à la croix de la Fin.

Il semblerait que Godefroid de la Boletière ait résidé dans le château car dans une transaction entre lui et le seigneur d'Arcinges en 1616 à propos des droits sur le moulin du But, il est précisé qu'il demeure au But. Après son mariage en 1620, y a-t-il amené Renée de Rochefort? Comme elle est appelée la dame du But, c'est possible mais le mariage fut de courte durée. Ci-dessous le passage de la transaction où il est écrit...et le dict seigneur du But demeurant audict lieu du But paroisse descoches....

Quelques pierres des parties démolies du château du But ont pu être réutilisées ; comme par exemple dans la maison ci-dessous, le dessus du linteau