Quelques strophes célèbres du poéte Malherbe

 

 

 

Mais elle estoit du monde où les plus belles choses
                Ont le pire destin,
Et, rose, elle a vécu ce que vivent les roses,
                L’espace d’un matin.

 

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La Mort a des rigueurs à nulle autre pareilles.
                On a beau la prier,
La cruelle qu’elle est se bouche les oreilles,
                Et nous laisse crier.

Le pauvre en sa cabane, où le chaume le couvre,
                Est sujet à ses loix,
Et la garde qui veille aux barrières du Louvre
                N’en défend point nos rois.

 

 

 

Pourtant, tous les enterrements ne se ressemblent pas. Voici ci-dessous le compte rendu de l’enterrement de la fille de Robert Vadon dans le « journal de Roanne ». Les mièvres marches blanches télévisuelles d’aujourd’hui n’ont rien à envier à ce texte qui enfile les clichés (« la petite église... »)

 

 

Écoche, funérailles. Jeudi dernier, sous un pâle soleil d’argent, un long cortège, pieusement recueilli en sa douleur suivait, en bordure des bois un chemin creux qui, de Cadolon, conduit à la petite église d’Écoche.

 

Au passage de la petite bière toute blanche, fleurie de lys, une légère brise inclinait comme en une dernière salutation, les branches dénudées des grands arbres et des baies.

 

Portées par les jeunes hommes du pays à l’air grave, encadrée de jeunes filles voilées de blanc, un lys à la main, celle qui par cette douce journée de janvier semblait quitter la joie et le bonheur abrités sous le toit familial, où, son départ allait créer un vide immense avait, à 15 ans, succombé, avec une angélique résignation, aux coups bien rudes de la mort.

 

A l’église, une corbeille de lys, de roses, d’œillets étalait sa blancheur immaculée sur laquelle on couchait la bière. Comme dans les chœurs antiques, jeunes filles et jeunes gens psalmodiaient invocations et prières au pied de l’Autel du sacrifice cependant que, filtrant à travers les vitraux les rayons du soleil jetaient une douce clarté  sur la blancheur du parterre de la Mort.

 

Devant cette manifestation empreinte d’une si touchante poésie mystique, que les parents et les proches mêlent à leurs larmes les adoucissements de la foi, et l’apaisement qu’apporte la suprême Espérance.

 

A Mme et M. Robert Vadon, à leur famille si aimée, si respectée dans le pays, vont la sincérité de nos regrets et l’hommage de notre profonde sympathie