Acquisition d'un étang

Un parchemin numérisé par Claude Franckart dans les archives de la famille Vichy nous apprend qu’en avril 1554 François de Ronchevol alors « seigneur du But » acquiert les 2/3 de l’étang Plassard.

 

Cela signifie :

 

- qu’après la mort de Françoise de Maucreux  (voir fief du But) .puis de sa fille Archangelle le fief du But était passé à un autre fils, François de Ronchevol. La question est alors : à quel moment le fief du But revient-il aux Boletière descendants du premier mari de Françoise de Maucreux ? Peut-être est-ce dans ces transferts qu’il faut trouver les explications de la disparition du fief de Montruchet?

 

- qu’en 1554 il existait à Écoche un étang dit Plassard, suffisamment étendu pour être partagé en trois tiers. On peut raisonnablement penser que cet étang se trouvait à l’emplacement du plan d’eau de la Quichère, pourtant mis en eau seulement en 1985 environ. Mais on se souvient que l’ancien chemin aujourd’hui disparu sous la RD 39 était nettement une ancienne chaussée d’étang (voir cadastre napoléonien ci-dessous). Un texte relatif aux usages de l’eau évoque au XIXème un ancien étang (étang roux) à l’emplacement. Voir histoire d’eaux. Enfin, on sait qu’un des domaines du seigneur du But à la Quichère se dénommait grange Plassat.  Voir granges et grangers. Il est donc probable que l’étang et le domaine étaient reliés. C’est pourquoi on peut sans trop de risques placer ce domaine Plassat/Plassard à l’endroit où aujourd’hui de trouvent « les rondins d’Écoche » et la ferme Muguet. Cela est d’autant plus plausible qu’immédiatement au sud de ce domaine, le lieu-dit est « grande terre », grande ne signifie pas forcément étendue mais liée à un domaine ; et terre indiquant des cultures plutôt que des pâtures (à l’époque).

 

- les deux tiers d'un étang : il s'agit notamment des droits de pêche et des usages de l'eau.

 

- le vendeur est le seigneur d’Arcinges chanoine comte Jehan d’Amanzé (ou aussi prénommé Antoine, chef de guerre au moment des guerres de religion)

 

 -le notaire seigneurial, greffier, est Claude Fagot (sans doute celui qui au XVIème siècle mit à jour le terrier du seigneur)

 


Quand la municipalité à la fin des années 1980 décida de créer un plan d'eau pour les loisirs, le site de l'ancien étang était tout trouvé. La digue surmontée d'un chemin (chaussée) existait toujours mais était trop fragile selon les normes du XXème siècle ; c'est pourquoi il en a été construit une neuve. question : quand l'étang ancien fut-il supprimé? Sans doute à la fin du XVIIIème siècle car alors on estimait les étangs inutiles, prenant des bonnes terres pour l'agriculture, nocifs pour la santé. Comme de surcroît on les reliait à la féodalité, la convention finit par décider de leur destruction, ce qui fut fait dans maints endroits. Voici un extrait du décret du  14 frimaire an II (4 décembre 1793),

 


Il est possible qu'il existât dans l'Ancien Régime d'autres étangs sur la commune mais nulle trace sur le plan de 1833 (alors qu'on voit nettement la digue-chaussée de l'étang Plassard). Dans le vallon du Pontbrenon  certains endoits (un peu plats) pouvaient s'y prêter certes mais auraient exigé des digues hautes, ce qui n'était pas recherché : on préférait des étangs peu profonds qui pouvaient s'étaler et être parfois vidés.

Sur ce décret et la volonté de détruire les étangs Danton parlait (tonnait!) de "conjuration des carpes". Un historien en a écrit un livre sur ce sujet. Voir en téléchargement le compte rendu

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