PORTRAITS (rapides)

Ils ont vécu à Écoche et y ont laissé leur modeste mais réelle empreinte dans quelques souvenirs...


Le facteur.

Avant l'utilisation des voitures et le transfert du bureau de poste à Belmont, le courrier était distribué sur la commune par deux facteurs : dans le "bas" (au bourg, à Juin, Vatron, le But) la tournée était faite par le receveur-distributeur ; dans le "haut" par un auxiliaire des PTT, le facteur. Cet emploi a été tenu par des personnages sympathiques et pittoresques : Michel Dinet fut le dernier (fin des années 70, début décennie 80) ; Fortuné Delorme assura le service de 1954 environ à 1976 environ. Avant lui et depuis les années 20 c'était Eugène Auclair, un ancien blessé de la guerre 14-18, réputé pour son humour et son côté farceur.


 

 

Le garde-champêtre.

Les deux derniers : Prosper Pradet puis François Auclair.

Un de leurs rôles : lire à la population des avis officiels ; cela se faisait le dimanche à la sortie de la grand'messe pendant que les paroissiens discutaient sur la place ; le garde montait sur un perron contigu à la maison Chassignol et imposait le silence en criant "Avis à la population"

 

Photo d'août 2015 : le perron est en très mauvais état

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Autres gardes champêtres :
en 1844 : Etienne Duranton
en 1894 : Pierre-Marie Dubouis
en 1911 : Benoît Duperron
en 1912 : Joseph Butaud

Les "fabriciens" ou conseillers de "Fabrique"..

Ils étaient quatre et pendant les offices catholiques s'asseyaient dans le choeur, à gauche de l'autel, légèrement en arrière. Leur mission dans la paroisse était multiple.

Jusqu'en 1960 ils étaient chargés de la location des chaises tous les dimanches ; et celle des bancs de l'église une fois par an.

Lors de la procession de la fête Dieu, en juin ils portaient le dais qui surplombait le curé portant l'ostensoir.

enfin, pour la grand messe dominicale, l'un d'eux passait le plateau pour la quête.

Tout au cours de l'année, ils organisaient la circulation du "panier du curé" entre les diverses familles qui, hebdomadairement, faisaient don de nourriture au curé de la paroisse.

En 1950, les quatre étaient : Émile Plassard, Gustave Magnin, Henri Morel, Joseph Goujat


La "demoiselle dépêche".

En réalité Marie-Louise Lachassagne. Domiciliée au bourg cette personne était chargée par le receveur des postes de porter dans les écarts les télégrammes arrivés dans la journée. Elle se déplaçait à pied, une sacoche en bandoulière. Vêtue de noir, un chapeau noir sur la tête, elle était redoutée lorsque dans la campagne on la voyait arriver ; en effet les télégrammes venaient assez souvent annoncer un décès.

Puis les télégrammes (dépêches) se sont raréfiés et à la mort de Marie-Louise, le receveur alors motorisé se chargeait lui même de les transmettre ; puis le téléphone arriva vers 1980 dans la plupart des foyers, etc.


L'horloger.

Dans chaque maison -ou presque- on trouvait une horloge à poids. Il arrivait qu'elle se déréglât (retard ou avance). Heureusement il y avait Marcel Bertillot. Ce tisseur-gareur était passionné de mécanique et c'est à lui qu'on faisait appel. Il arrivait généralement en maugréant qu'il n'était pas sûr d'y parvenir, surtout vu l'âge de l'horloge! Mais il faisait des miracles et l'horloge repartait avec précision. Il a transmis son goût de la mécanique à son fils Maurice qui, dès le plus jeune âge, se passionnait pour les "belles mécaniques" automobiles. Et c'est ainsi qu'à partir de 1962-et jusqu'en 1997- Maurice Bertillot installé à Cadolon fut le mécanicien attitré de beaucoup d'automobilistes écochois. Denise, fille de Marcel, continua la tradition du tissage à main, notamment en participant au musée de la Soierie de Charlieu.


Les journaliers.

Nombre d'Écochois ne possédaient pas grand chose et gagnaient petitement leur vie en travaillant à la journée : dans les bois l'hiver, pour les gros travaux des champs ou comme valets de fermes dans les grosses exploitations dans les communes voisines ou chez Morel ou chez Vadon-d'Arnoult... La plupart restaient célibataires ; quelques-uns appréciaient plus que de raison la "dive bouteille" mais tous furent des figures locales qu'on appelait généralement par un surnom.

L'un d'entre eux né en 1897 avait tellement peu de biens que lorsqu'il ne fut plus en capacité de travailler, il alla terminer sa vie dans l'hospice départemental de Saint Rambert sur Loire. A sa mort il fut enterré à Saint Rambert dans le carré des indigents...


Les dames en noir.

La plupart des Écochoises de plus de cinquante ans, avant 1960 s'habillaient de noir au moins les dimanches et pour les cérémonies. Rarement tête nue. C'était la tradition, notamment en raison de la durée du deuil ; le grand deuil par exemple se portait avec une voilette  devant le visage. Et une veuve restait en noir souvent sa vie durant. Les nombreuses femmes restées célibataires - souvent suite à la guerre de 14- gardaient le noir aussi. Pour l'anecdote certains baptisaient le chemin qui tend de la place à Barnay "rue des vieilles filles" car sur 200 m il n'y avait que des femmes célibataires (8 exactement).


Une femme indépendante.

Sur le site coublanc71.fr, sont publiées les brochures annuelles "en ce temps là" que Bernard Berthier fait paraître chaque année pour le Noël des Anciens de Coublanc. Dans la livraison de 2016, il a recueilli plusieurs témoignages sur une Écochoise qu'ici familièrement on appelait la Madeleine. Ces témoignages en donnent un portait attachant. Vous êtes invités à les lire soit en téléchargeant le fichier ci-dessous soit sur la page  http://www.coublanc-71.com/#revue.html

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Le même numéro évoque la vie d'une autre figure, celle que tous appelaient la mélo


Sobriquets.

La "mélo", tout le monde savait qui c'était ; on aurait parlé d'Amélie Thivind, on se serait interrogé avant de faire le lien. Dans une commune où chacun était connu, plus d'un habitant avait son surnom qui permettait entre autres de le distinguer et en même temps de lui donner un côté sympathique. En voici quelques-uns :

Pompon ; Jésus ; Napoléon ;  p'tit Louis ; le Réré ; la grande Adèle ; le père Bondieu ; Tatave ; Jujube ; la Blonde ; le Gustin ; François la pipe ; la Marichon ; la marie bobine ; la demoiselle dépêche ; l'Ermite ; le zézé ; la misette ; la pépée ; Piarot ; le bouc ; la p'trionne ; le jojo ; le Du ; le marquis ; le Tanase ; la Caquette ; la Chiaquette ; Pouton ; 100 grammes ; le Fanus ; le Tuné ; la Marie Pinsi-ben; la Belle Julie ; Tarpasson ; Caruso ; le Damas ; Jeanzil; le petit Claudius.


Dans le très riche site de Coublanc, commune voisine, amie et assez proche malgré la limite administrative (Bourgogne / Auvergne Rhône Alpes) , de nombreux renseignements concernent  Écoche. Ainsi dans le numéro "En ce temps là"de 2014, Maurice Bertillot de Fillon raconte son enfance et son service militaire ; un encart de 1960 sur son père s'y trouve également (à propos du tissage à bras)

Ne pas hésiter à aller sur le site des  coublandis et notamment la page http://www.coublanc-71.com/#revue.html