En 1724, le sieur Dessauges, le confident et l'homme à tout faire de la dame d'Arcinges, Marianne Rolin, reçoit un petit courrier du frère gardien des capucins de Charlieu. Elle est intéressante par son ton, nous renseignant un peu sur les croyances de l'époque et les réalités plus triviales. La voici, retranscrite :

 

 

Monsieur

 

Monsieur Dessauges

 

Au château d’Arcinges

 

à Arcinges

 

 

 

Monsieur,

 

Avant que le Seigneur nous eût visités par la maladie de toute ma communauté j’avais fait acquitter cinquante messes pour les vingt livres que vous aviez eu la bonté de m’envoyer, c’était à huit sols par messes comme on en donne ici. Vous m’envoyez vingt livres j’en ferai acquitter incessamment autant. Tous nos pères quoique encore convalescents la disent tous depuis quelques jours ; elles seront dites selon votre intention ; madame et vous, êtes prudents et sages, vous ne vous en fiez en vos héritiers et vous faites fort bien, l’expérience nous apprend que nos héritiers après notre mort s’embarrassent de nos biens mais peu de nous ; depuis Pâques la maladie n’a pas quitté ce couvent vous êtes trop bon pour ne recevoir pas cette excuse qui est  l’unique cause que je ne vous ai pas tenu parole. Je vous prie de faire agréer à madame mes excuses et l’honneur que j’ai de lui présenter mes respects, de même que de vous les présenter, étant avec beaucoup de respect et mon estime véritable,

 

Monsieur,

 

Votre humble et très obéissant serviteur

 

 

 

Frère François de la  Navisylle  capucin gardien

 

 

 

A Charlieu, cy 19 octobre 1724.

 

Marianne Rolin, par ailleurs a semblé avoir de bonnes relations avec le couvent des Capucins  mais aucune avec le prieuré bénédictin et, au contraire, être un peu fâchée avec la puissante abbaye de St Rigaud.

Le nom du frère gardien n'est pas très lisible ; chez les Capucins, le frère gardien est le responsable du couvent.

1 livre = 20 sols