Dans les archives de la mairie de Coublanc, se trouvent des documents élaborés en 1827 pour fixer sur le terrain les limites de cette commune, dont une avec la commune d'Écoche. Se sont rendus sur le terrain les deux maires, Étienne Auclerc pour Coublanc (d'ailleurs aussi propriétaire à Écoche) et Benoît Brossette pour Écoche ainsi qu'un géomètre et quelques autres témoins. Délimiter précisément le territoire (en 1827) avant l'élaboration du premier cadastre (en 1933 pour Écoche) indique bien que les limites des paroisses étaient un peu floues et principalement orales, traditionnelles. Le site Coublanc71 donne la transcription de ces documents. Nous nous permettons de reprendre ici la partie du document qui concerne Écoche (il existe la même chose pour les autres communes limitrophes de coublanc : Mars, Saint-Igny, Maizilly ou Tancon). Voir le site à la page : https://www.coublanc-71.com/#ouverture.html


 

Article Deux.

 

Limites avec la Commune d'Ecoche (Loire)

 

Etant sur la rive gauche de la Rivière d'Aaron, et à la séparation de deux prés dits Prés Durand : le premier sur la Commune d'Ecoche à Etienne Berthillot de St Igny de Roche, et le second sur Coublanc à Claude Vallier de Cour, nous avons reconnu, avec mm. les maires et indicateurs de ces deux Communes, que la ligne qui les sépare, se dirige par la haie vive qui divise ces deux prés, jusque sur la terre de Véveron à Ant. Lafont ; de ce point on va en ligne droite à la Roche de Pierre Ega qui se trouve dans la terre de Benoit Mazillet, et on prolonge cette direction jusqu'à la rencontre du Chemin allant du hameau de La Croix à Ecoche ; (Mr Le maire d'Ecoche a promis de fournir, lors de l'arpentage, l'ancien plan de Mr Devichy qui pourrait peut-être éviter le morcellement de Parcelles, et offrir une ligne sinueuse équivalente à la droite que l'on a adopté. On suit un moment le Chemin allant à Ecoche, puis un Royage entre la terre de Jn. Auclair sur Ecoche, et Benoit Labrosse sur Coublanc, jusque sur le pré de Vésol ; De l'angle de ces deux terres on va en ligne droite sur la rive gauche de la rivière de la foule, à la séparation des deux prés dits Du But :

 

L'un à Blaize Antoine, et l'autre à Antoine Lafont ; on suit la haie vive qui les sépare, puis un fossé qui lui fait suite, entre deux bois, puis des limites de parcelles indiquées par des arbres morts .. jusqu'à l'angle d'un vassible à Auclair, joignant les terres de Fois Burnachon : plaçant de cette manière à droite sur Coublanc, un pré à Jn. Auclair, un autre pré à Ant. Lafont, un taillis à la veuve de Jacques Marchand, et un vassible à Fois. Burnachon et Auclair : Suivant sur la gauche sur Ecoche un pré à Jn. Auclair provenant de Mr. Devichy, un autre pré à Ant. Blaize, un taillis à Jn. Auclair, et une terre à Fois. Fouchemagne et François Burnachon, provenant de Mr. Devichy ; on se dirige ensuite par une ligne droite coupant la terre de Burnachon jusqu'à l'angle nord est de son jardin, on suit la clôture de ce dernier, qui reste sur

 

Coublanc, ainsi que les maisons  nommées au hameau des Pins, jusque sur le Chemin de Coublanc à Ecoche :

 

De l'angle du même jardin, sur le Chemin, on se dirige en ligne droite à une Borne séparant une terre au dit Fouchemagne d'avec celle de la Vve Lacôte ; laissant sur Ecoche la portion de terre à Burnachon, provenant de Mr. Devichy ; et tout le surplus en terre et bois du point au même propriétaire sur Coublanc ; on se dirige ensuite par la séparation des terres de Fouchemagne et de la Vve Lacôte, puis par un ancien fossé, jusque sur le Chemin de desserte allant de la montagne du But à mars ; plaçant ainsi à droite sur Coublanc une terre à la Vve Lacôte, une terre et bois de pins à Fayard, un vassible à la Vve Lacôte, et celui de Benoit Collonge ;

 

Tous ces fonds se nomment La Montagne du But ;

 

Laissant à gauche sur Ecoche la terre de Fois. Fouchemagne, et du vassible à Louis Chaumont, Fois Fouchemagne, et la Vve Poizat ; des derniers fonds proviennent d'une foret de pins à Mr. Devichy nommée aussi la Montagne du But.

 

De l'angle de cette ancienne fôret entre Benoit Collonge et la Vve Poizat, on suit le chemin de la Montagne du But à Mars, passant en face de la maison dite La maisonnette sur Coublanc à Pre. Billon, puis celui d'Ecoche allant au Chéreau, jusqu'à l'angle séparatif et commun, sur ce dernier, d'un bois de pins, sur Ecoche, à la Vve du Claude Grizard et Autret ; avec une friche, sur Mars à Pierre Accary de Chéreau ; La friche du H... de Claude Chevretton de l'autre côté de ce chemin restant sur Coublanc ; un plan des Anciennes Propriétés vendues sur Mr. Devichy, qui pourra fort bien guider le géomètre pour établir cette limite, sans morceler les fonds.

 

MM. les Maires ayant reconnu que ce point formait la commune séparation des trois Territoires mentionnés, nous avons clôt cet Article de notre Procès-verbal qu'ils ont signé.

 

N.. Mr.  Brossette Maire d'Ecoche et autre maire.

 

 

 

Le maire et les Indicateurs de la

 

Commune de Coublanc.

 

Le Maire et les Indicateurs d'Ecoche (Loire)

 

Le géomètre Délimitateur

 


Où l'on voit que la limite entre les deux communes n'est en rien géographique : elle ne suit pas le relief ni l'hydrographie ; elle ne suit pas non plus les propriétés, certaines se trouvant séparées entre les deux communes. Il s'agit donc seulement de la tradition, de la mémoire communautaire, avec bien sûr des hésitations, peut-être aussi des tractations voire des nouveautés (comme cette ligne qu'on hésite à tracer droite ou sinueuse en demandant à l'héritier de Vichy). Mais après accord, la ligne devient écrite par un géomètre et ne bougera plus.

On remarque qu'entre Coublanc et Écoche se trouvent des terres ayant appartenu avant la Révolution au marquis de Vichy, noté ici Devichy ; ces terres provenaient du fief du But, ce qui donne le toponyme -aujourd'hui oublié- de "Montagne du But". D'autres microtoponymes sont donnés selon l'usage d'alors : "Veveron" pour Vers Véron, etc.

On voit aussi que les patronymes sont rendus avec la prononciation patoisante comme Fouchemagne pour Faussemagne ou Burnachon pour Burnichon ; les prénoms sont par ailleurs abrégés. Les Chésos d'aujourd'hui sont ici le Chéreau, etc.

Très intéressant aussi : la rivière ne s'appelle pas encore le Pontbrenon mais la Foule ; c'est ainsi qu'elle se dénommait sur la carte de Cassini. A quel moment a-t-elle changé de dénomination ; sans doute très récemment, à la fin du XXème siècle, prenant comme hydronyme un petit lieudit de Coublanc, le pont Brenon. Autrement dit une remontée de l'aval vers l'amont..