Le destin singulier d’Adèle Puillet.

 

Marie Adèle Puillet naît à Fontimpe en 1822, fille de Claude-Louis,  dernière née de la nombreuse  fratrie Puillet. Au recensement de 1846 -elle est donc dans sa 24ème année- elle demeure au presbytère d’Écoche et est notée couturière auprès de sa soeur Pierrette, gouvernante, et de son frère, Mathieu, curé de la paroisse. Après la mort de son père en 1852, elle rejoint sa mère, Marie Magnin dans la grosse maison bourgeoise qu' un autre frère, Benoît avait fait construire avant de rentrer dans les ordres au monastère d’Aiguebelle. En 1856, Adèle y est rentière, grâce sans doute à une part de la fortune de Benoît dont la vie est racontée dans note sur l’église d’Écoche. Comme le petit bourg du Cergne fait alors partie de la commune de Sevelinges, c’est sur les registres d’état-civil  de ce village qu’est retranscrit son mariage en août 1858 avec un négociant en soierie de Charlieu, Joseph Alexandre Caster. Par ce mariage, elle entre dans une famille de notables de la région : le père de son mari avait été maire de Saint Denis de Cabanne ; les témoins de ce jour sont des neveux de son mari, Andriot, juge de paix à Volaille, Hugand fabricant de soierie à Charlieu. Le couple (elle a 34 ans, lui 41) s’installe d’abord à Charlieu où naît leur première fille, morte 6 mois plus tard, puis revient au Cergne dès 1859, dans le "château", vivant avec la mère, une nièce Fortunée Dubouis, deux domestiques et très vite deux autres enfants. Las, les entreprises de Joseph Alexandre ne réussissent pas pleinement et il fait faillite en 1862 ; un premier tènement de terrains au Cergne est vendu par le syndic en mars 62, puis d’autres biens sont alors saisis et mis en vente en 1864 ; il y a tout lieu de penser que parmi ces 26 parcelles (13 terres, 6 pâtures, 5 bois taillis, 2 maisons, tous situés à Fontimpe)  pouvait se trouver la maison natale d’Adèle et donc du curé d’Écoche. Sa description donne :  Une maison, du nom de Fontimpe, d’habitation et d’exploitation, ayant sa façade principale tournée en midi, construite en pierres et chaux, et couverte en tuiles creuses. La maison d’habitation est composée d’une cuisine, prenant ses jours et entrée par une porte et une fenêtre en midi, d’un grenier au-dessus, prenant se jours en midi par une fenêtre ; d’une boutique à tisser, prenant ses jours par deux fenêtres en soir ; d’une chambre au-dessus divisée en deux par un galandage, prenant son entrée par une porte, en soir, à l’angle nord et d’un fenil au-dessus, ayant une fenêtre en soir, au-dessus de la porte de l’écurie ; du côté de matin des branches de bois sont appuyées sur la maison pour former un hangar ; au-devant et autour de la maison il existe une cour et des aisances à la suite de la cour ; enfin à l’angle midi-soir se trouve le jardin dont la limite est marquée par une haie sèche non continue. L’emplacement des bâtiments, cour, aisances et jardin occupe une superficie totale de cinq ares environ. On reconnaît là une maison typique des paysans-tisseurs à bras d’Écoche.

 

Malgré cette faillite, Joseph Alexandre garde la confiance de son beau-frère Benoît, alors domicilié dans la Drôme (abbaye d’Aiguebelle), puisqu’il en est le mandataire avant 1867 (Benoit meurt en janvier 1867) lors d’une transaction avec un banquier de Thizy. Entre temps, Benoît Puillet  a dû mettre en vente le château du Cergne (septembre 1866) que Joseph Alexandre pouvait faire visiter comme on le lit dans l’annonce parue dans le journal de Roanne. A ce moment, en 1866, il a dû essayer de rebondir en affaires, s'essayant à la "fabrique de cotonne". Puis en 1872, le ménage est installé rue de Cadore avec ses trois enfants, Joseph 11 ans, Marie 10 ans et Adrien 9 ans, mais sans domestique. Le mari d’Adèle est maintenant marchand de charbon. Le fils aîné a beau avoir comme deuxième prénom Fortuné, il ne semble pas que la richesse soit encore au rendez-vous. Un peu plus tard, ils déménageront rue des Aqueducs ; Joseph le fils reprendra le métier de filateur. Adèle meurt à 80 ans en mai 1902, suivie par son mari quelques mois plus tard en mars 1903 ; il avait 87 ans. Un petit-fils né en1896, Henri, revient s'installer à cours, rue de Mardore et travaille comme voyageur de commerce pour les industries textiles.

 


Un moment difficile dans la vie d'Adèle Puillet et pour sa famille


Tentative dans les cotonnades

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