Il y a 100 ans.

 

Il y eut un recensement en 1921 ; celui-ci nous permet d’avoir une assez bonne image de la population active après la Grande Guerre. L’agent recenseur a partagé, selon l’habitude, la commune en deux parties : la population agglomérée et les écarts.

 

La population agglomérée correspond au bourg augmenté de Barnet, Le Couvent et la Baize.

 

Les écarts sont divisés en 15 « villages » correspondant grosso modo aux territoires délimités sur la carte ci-dessous.

 

~- Au bourg habitent 179 personnes divisées en 71 ménages et dans 59 maisons, donc en moyenne 2.5 personnes par ménage, soit beaucoup moins que les feux de l’Ancien Régime. Plusieurs « chefs de ménage » sont des veuves.

 

A 99 personnes est attribuée une profession soit 55% .

 

70 sont leur propre patron ; seuls 29 sont des salariés ou dépendants d’un patron.

 

Les salariés travaillent pour 9 d’entre eux chez Vadon, usine de Juin ; 6 chez Forest-Deschamps usine de Cadolon ; 8 chez divers particuliers ; 4 pour la mairie (instituteur et institutrices publics) ; 2 pour l’Etat (la poste).

 

Les indépendants se répartissent dans les secteurs d’activité suivants : le textile pour 37, dont 28 femmes, l’agriculture pour 12, l’artisanat pour 11 et le commerce de détail pour 8 ; les deux autres sont l’institutrice privée et le curé (le vicaire étant comptabilisé dans les dépendants).

 

Si l’on regroupe les ouvriers d’usine et les indépendants, le secteur textile emploie directement 52 personnes soit 52.5% de la population active du bourg

 

 

 

~-Dans les écarts habitent 700 personnes réparties en 248 ménages et 218 maisons : la taille des ménages est donc en moyenne sensiblement inférieure : 2.01 personnes par ménage.

 

Une profession est attribuée à 360 personnes soit 50.1 %.

 

281 sont leur propre patron contre 79 qui sont salariés ou dépendants d’un patron.

 

Forest-Deschamps emploie 33 personnes et Vadon 14. On trouve des salariés employés à l’extérieur [hormis Forest Deschamps] de la commune : chez Démurger de Belmont (4) ; chez Genin (1), chez Chavanon (1) ou à Lagresle, Thizy ou Arcinges. Deux travaillent pour le département (cantonniers), un pour la mairie (le garde-champêtre).

 

Chez les personnes à leur compte, 132 sont des cultivateurs (et parmi eux 7 sont des cultivatrices) et 128 travaillent dans le textile essentiellement le tissage, hommes ou femmes, à domicile.

 

Dans les écarts, comme prévu peu de commerces ou d’artisanat (21 seulement)

 

 

 

 ~-A l’échelle de l’ensemble de la commune, la population active se répartit alors :

 

Agriculture (cultivateurs, cultivatrices, ouvriers agricoles) : 154 emplois. Soit 33.5%.

 

Textile (indépendants + ouvriers d’usines) : 223 emplois soit 48.6% de la population active

 

Le reste correspondant à ce qu’on peut appeler les services : 82 emplois soit 17.9%

 

Pour avoir une idée plus concrète des métiers, en voici la liste :

 

-          Chez Forest-Deschamps : canneteuse, dévideuse, fileuse, fileur, cardeur, tisseuse, tisseur, teinturier, pelotonneuse, employée, manœuvre et même un ouvrier agricole (le jardinier).

 

-          Chez Vadon : tisseur, tisseuse, dévideuse, canneteuse, ourdisseuse, journalier.

 

-          Les travailleurs indépendants du textile : tisseur, tisseuse, plieur, dévideuse, laveuse, brodeuse, tricoteuse, pinceteuse.

 

-          Les commerces et artisans : Au bourg :  1 boulangère et un garçon boulanger, 3 épiciers, 2 coiffeurs, 3 sabotiers, 1 maréchal, 2 mécaniciens, 1 cafetier, 1 cafetière, 1 modiste, 1 charcutier, 1 ébéniste, 1 marchand drapier, 1 plâtrier. Sans oublier les facteurs, le curé et son vicaire, 1 institutrice privée, 1 instituteur public, 3 institutrices publiques. Dans les hameaux : des domestiques, un garde-champêtre, un ou des cantonnier, maçon, cordonnier, charron, meunier, couturière, menuisier, boucher, mécanicien, épicier, boulanger, bûcheron sabotier.

 

-          Pour l’anecdote, le célèbre Ermite est noté « bûcheron »

 

 

 

Cette « nomenclature » donne une idée de la variété de l’activité écochoise à cette date.

 

On peut aussi noter des variantes selon les villages. Juin apparaît comme une exception puisque là les salariés sont plus nombreux que les indépendants : 52 contre 46. La proximité des usines l’explique : celle de Cadolon en emploie 28, celle de Juin 10. Les cultivateurs y sont par conséquent minoritaires.

 

A l’inverse cinq villages n’ont aucun salarié : Lardillat, Fonteret, Cret-Loup, Cros des Bois, Bruyères.

 

Un seul village n’a aucune activité liée au textile : Laval, ce qui s’explique par la grosse propriété agricole de la famille Morel qui emploie des domestiques. Trois autres villages ont davantage d’agriculteurs que d’autres métiers : But, Lardillat et Quichère ; dans trois villages, cela s’équilibre presque : Bruyères,  Bertillot et Fillon

 

L’agriculture est minoritaire, outre à Juin et au Bourg,   à la Forest,  Chez Forest, Cros des Bois, Cret-Loup, Goutte Michel, Fonteret et Vatron.

 

 

 

NB : pour désigner les villages, on a gardé le nom utilisé par l’agent recenseur (qui fait l’économie de l’article)

 

Source : www.archives.archinoe.com/v2/ad42/visualiseur/index.html

 

Répartition par village de l'activité en 1921 à Écoche : en vert l'agriculture ; en bleu le textile ; en en orangé les services. Source : le recensement de 1921 en ligne sur les Archives de la Loire