Mystère (?) autour de Godfroid de Boletières.

 

Godfroid de Boletières a un rôle dans l'histoire du fief du But, c'est incontestable, à la charnière du XVième et du XVIIème siècle. Mais il est difficile de voir clair dans les raisons qui l'amènent à jouer ce rôle. Or dans les Archives Vichy numérisées par Claude Franckart, on trouve une feuille écrite en 1730 sans doute par un greffier du comte de Chauffailles après la mort de Marianne Rollin ; cette feuille devait servir de "sommaire"à une liasse contenant quelques documents relatifs à Jehan de Boletières, liasse datant elle-même de 1597 et introuvable pour l'instant. Voici ici le contenu de cette toute petite feuille : les mots difficiles ou impossibles à déchiffrer sont en teinte orangée.

 

Inventaire des pièces que noble Jehan de Boletières a envoyé à Paris illisible les habitants d’Escoches et Arcinges

 

Premièrement la sentence de messieurs les élus de Beaujolais avec la requête présentée à Messeigneurs de la cour des aides à Paris avec le certificat de Monsieur de la Guiche

 

Une sentence de messieurs les élus du Lyonnais au profit dudit sieur de Boletières

 

Une enquête faite au profit de noble François Odin grand ayeux dudit sieur de Boletières

 

Trois per mission avec les exploits e lesdits habitants d’Arcinges et Escoches. Deux registres contre lesdits habitants de la cour de l’élection du Beaujolais avec les conclusions du procureur du roi.

 

L’enquête faite à la Saint Jean et collutoires

 

Un contrat de mariage de feu noble François Odin et demoiselle Françoise de Genoully grands ayeux dudit sieur de Boletières soussignés par illisibl  illisible…. illisible l’an mil quatre cent nonante quatre

 

Un autre contrat de mariage de feu Jehan Odin et damoiselle marquise de Ronchivol père et mère dudit sieur de Boletières et signé par duman en l’an mil 536

 

Le contrat de mariage dudit sieur de Boletières et demoiselle Françoise de Rossillon par Berthinier.

 

Qu'en penser?

Apperemment, en 1597, Jehan de Boletières a éprouvé la nécessité de demander un arbitrage au parlement de Paris. Mais quel arbitrage?

S'agit-il de ses droits sur le fief du But? Pas sûr puisqu'on n'y fait pas allusion, ce qui signifierait qu'à la fin du XVième il est bel et bien reconnu comme héritier du But.

 

S'agit-il de prouver ses quartiers de noblesse? C'est tentant de l'envisager puisque trois pièces habituellement produites dans ce genre d'affaires sont bien là : les contrats de mariage de ses grands parents paternels, de ses parents et le sien. Dans lesquels les épouses sont bien demoiselles et les maris dits nobles. Mais d'où vient le nom Boletières? On ne trouve pas de lieux-dits importants ainsi dénommés ; pourtant selon un généalogiste on a trouvé écrit Boletières en Roannais. Il semblerait que Boletières puisse être l'équivalent de Bouletières (comme on le trouve dans d'autres pièces) ; dans ce cas, ce serait le nom d'un lieu de Saint Germain Lespinasse . . Quant aux Odin, voilà un patronyme courant. Seule Françoise de Rossillon est bien repérable, née dans une ancienne famille du Bugey et de Savoie, les Bouvard de Rossillon.

A noter un certificat de Monsieur de la Guiche ; de fait un parent de Françoise de Rossillon avait épousé une de la Guiche. Coïncidence on  trouve aussi un membre de la famille de la Guiche au XVème siècle à l'Espinasse. *

 

S'agit-il d'affirmer ses droits sur les habitants d'Écoche et d'Arcinges, droits on le sait en grande partie "confisqués" par les d'Amanzé? C'est probable puisqu'on y trouve les habitants présents dans diverse pièces.

 

Ce qui est intéressant aussi c'est qu'on y voit une de Ronchivol comme mère de Boletière : c'est donc là l'explication première de l'arrivée au But de ce Jehan comme héritier par les Ronchivol. Qu'il y ait eu un autre Boletière au début du XVIème est donc sujet à caution mais pas totalement inenvisageable.

Puis Jehan eut deux fils dont le survivant Godfroid. C'est à ce dernier qu'est revenue la charge de recouvrer un certain nombre de droits comme les rentes de Montruchet. Puis il se maria (1619) et mourut presqu'aussitôt puisque sa jeune veuve se remarie dès 1622. Renée de Rochefort resta dame du But pendant 63 ans, sans doute la plus "durable" de tous les seigneurs du But. Résistante elle l'était assurément puisqu'elle n'eut pas moins de 12 ou 14 enfants  - dont la plupart entrèrent dans les ordres (le plus connu est le père La Chaize mais il y eut aussi plusieurs abbesses)

 

*On a trouvé une solution au "mystère" Boletières dans les Annales de la Société d'Agriculture de la Loire , 1870

Sur le plan cadastral de 1831 à Vivans.