Dans les immenses bois de Rottecorde qui couvrent le haut de la paroisse d'Écoche, de la paroisse d'Arcinges, de la paroisse de Cours et qui se poursuivent sur Belmont (on parle parfois du massif de Rottecorde) diverse activités pouvaient se pratiquer.

La fabrication du charbon de bois si nécessaire à l'époque est attestée par le toponyme "Font Charbonnier" ; le braconnage donna lieu à des procès surtout de la part des seigneurs, ce qui nécessitait des gardes ; Marianne Rolin ou le marquis de vichy firent faire de nombreuses coupes, soit pour les vendre, soit pour réparer des charpentes à Arcinges, Chauffailles,etc. 

Un autre métier est repéré en 1756 dans un acte du registre paroissial d'Arcinges : sabotier.

"Le 28 avril et an que dessus Clément Rosier natif de Saint Romain d'Urfé sabotier demeurant depuis quelques mois dans la forêt de Rottecorde y travaillant de son métier âgé d'environ vingt et un ans après avoir reçu tous les sacrements est mort dans le château d'Arcinges et a été enterré dans le cimetière du dit lieu en présence de Georges Rosier son frère, Jean Drevet, Pierre Boise et de Laurent Corneil, tous sabotiers habitants dudit St Romain d'Urfé et travaillant dans ladite forêt de Rottecorde de leur dit métier et qui ont tous déclaré ne savoir signer de ce enquis".

Il s'agit donc d'une équipe de saisonniers venus dans les bois du seigneur, sans doute à sa demande puisque le château accueille le mourant. Avril , c'est le printemps, il est possible que leur travail hivernal s'achevait et peut-être Clément Rosier fut-il victime d'un accident de travail. Que faisaient-ils ici? Le passage dit bien qu'ils travaillaient de leur métier, ce qui peut signifier qu'ils abattaient quelques hêtres et préparaient le bois pour le finir en sabots à leur retour au pays. St Romain d'Urfé, en Forez était-il spécialisé en fabrication de sabots?

En tout cas le sabotier Clément Rosier, mort jeune, fut enterré loin de chez lui. Dureté des temps.


Une carte postale nous montre des sabotiers en forêt, ce qui semble courant alors en Bretagne


Quelques années plus tard, le 9 juillet 1816, c'est un bûcheron  originaire du Puy de Dôme qui trouve la mort dans les bois de Goutte Sourde écrasé par l'arbre qu'on abattait. Toute une famille de Saint Eloy-la-Glacière près d'Ambert travaillait comme scieurs de long à Écoche depuis le 3 février : le jeune homme de 21 ans, son père, son oncle et ses deux cousins. Il se nommait Durand Montet


Autre victime, en novembre 1924 : Berthier de l'Ardillat