Deux entrées du bourg sont répertoriées : en venant de Cadolon ou en venant du Cergne. Les entrées par les chemins offrent plutôt une vue générale


Une entrée du bourg bien reconnaissable mais qui date du début du siècle précédent (la carte a circulé en 1910).

Première impression : un village pauvre, il n'y a pas de trottoir (sauf vers la poste), la chaussée n'est pas goudron-née, des poteaux en bois sembleraient indiquer les débuts de l'électrification.

La poste est bien modeste à l'époque, située chez un particulier qui tient aussi un café. Le bâtiment qui deviendra la poste par la suite devait être un café (Goutelle) ; puis on voit une petite grange qui a disparu récemment (pour faire place à la terrasse du restaurant) mais dont on se souvient bien comme garage des receveurs (la C4 d'Antonin Fouilland par exemple). Pas de voiture mais des gens de tous âges posent pour le photographe. Le banc à gauche rappelle que le soir on s'asseyait pour discuter avec les passants ou les voisins -pas encore de télé ni même de radio : la sociabilité villageoise était d'abord une sociabilité de rue, de voisinage. Devant le café-poste des femmes sont assises. Devant la maison de gauche également une petite charrue. Apparemment un peu plus loin, pas encore de bascule ni donc de place de la bascule, mais un gros talus sur lequel est planté un double poteau pour le télégraphe. Vers le restaurant actuel des voitures hippomobiles sont garées dans l'attente de leur cheval. Les maisons du premier plan ont des volets, qui paraissent neufs sur celle de gauche.


Cette photographie prise aussi sans doute au début du XXème siècle avec un angle légèrement différent permet de voir beaucoup de personnes sur la rue ; c'est que le photographe (Barriquand) a dû s'annoncer pour mettre en scène une "animation". On compte 21 personnes et 1 chien : femmes surtout mais aussi enfants et le voiturier sans doute transportant le courrier. Deux femmes tiennent  une feuille de journal. Des chapeaux pour se protéger du soleil ; une personne à bicyclette ; une femme tient un balai de genêts. Les tuiles sont creuses au premier plan, plates au second. Devant la maison de gauche un bric-à-brac signale l'atelier d'un forgeron. Au-dessus de la porte du bâtiment qui sera plus tard celui des PTT on lit (en grossissant) Café Restaurant.


Photographie prise du même endroit bien plus tard. Des permanences comme le petit banc à droite au 1er plan mais cette fois la Poste a déménagé dans un bâtiment commun avec la mairie. Plus de tuiles creuses. L'électricité.

Le bourg est en travaux (un panneau travaux face à la mairie). On vient de planter des poteaux en ciment tous neufs sur lesquels on n'a pas encore les fils ni de lampadaires. Les fils passent encore par les potences fixées dans les murs des maisons. La bascule installée pendant la seconde guerre mondiale se devine mais la place n'est pas encore le parking. On ne voit pas d'antennes de télévision (Écoche ne s'équipera que durant la décennie 70 sauf exceptions).

La maison de gauche semble abandonnée ; on se situe donc entre le départ de François Fayard qui après avoir tissé dans cette cabine en avait fait construire une à Chiforet (vers 1962) et avant le retour du couple Jolivet (vers 1972). Personne dans les rues (goudronnées). Sur le dernier bâtiment on peut lire Café et en dessous la réclame de Byrrh.


Quelques années plus tard, un dimanche d'été proche du 14 juillet (les drapeaux flottent au-dessus de la porte de la mairie), il y a du monde ; beaucoup de voitures garées : le café doit être plein, animé. Mais toujours peu de circulation puisque les enfants peuvent jouer dans la rue dont la chaussée ne comporte aucune marque blanche au sol. La maison Jolivet a été retapée un peu (enjolivée ah! ah!).

Voitures des années 1970 (2CV, 204...). Atmosphère sereine et ensoleillée d'un dimanche vers midi.


Carte très connue car re-dessinnée à la fin du XXème siècle mais non sans intérêt. 27 personnages regardent de près ou de loin l'objectif. La majorité sont des enfants -des garçons- de l'école située derrière le mur ; un homme est au portail (l'instituteur?) et une femme à la porte du logement. Devant Chassignol, l'éditeur, le boucher, sa femme...Au premier plan à gauche, trois adultes assis et dans la cour de la maison de droite le propriétaire, sans doute le père Desmurs dans sa jeunesse. Presque tous les garçons ont un couvre-chef : casquette, béret ; des sabots aux pieds ; une blouse.

sur les bords de la route -non goudronnée, d'un côté un tas de pierre, de l'autre des billes de bois, des planches. L'espace public est bien utilisé et non réservé à la circulation. Les arbres indiquent la saison, l'hiver. Toujours pas de volets aux fenêtres mais parfois des persiennes. Dans le logement de l'instituteur, sous le petit oculus, une évacuation des eaux usées : cela ne signifie nullement l'eau courante ! Enfin dans la cour Desmurs, une voiture à cheval (Desmurs fut menuisier, mécanicien, voiturier et...marguiller.)


Ci-dessous la même entrée sur deux cartes nettement moins "animées". Celle de droite est plus ancienne : elle a circulé en 1915,éditée par la Vve Tissier et il n'y a que des femmes et des filles plus un beau chien. Le tas de fagots (une matte) bien visible sert à la boulangerie en face. Ce tas de fagots a constamment été renouvelé jusqu'en 1968, date de la fermeture de la boulangerie Sarnin. D'ailleurs une des deux gamines pourrait être Julie Sarnin. sur la photo de gauche, l'électrification est passée par là mais la route est toujours occupée par les dépôts de bois des riverains. Les tuiles creuses sont encore dominantes ; mais on a mis des volets à la fenêtre du rez-de-chaussée de l'instituteur. Cette carte est éditée par le café Chetail, ce qui était rare. La graphie Ecoches n'est pas non plus habituelle.