On a coutume de dire que les campagnes sont aujourd'hui sans commerce comme abandonnées. Ce n'est sans doute qu'une question de point de vue voire d'illusion d'optique. En effet c'est la voiture automobile qui est responsable de la disparition des petits commerces ruraux, non une quelconque politique d'abandon voulue.
Qu'on réfléchisse bien : aujourd'hui tout habitant d'Écoche se trouve à à peine 10 mn de la zone commerciale de Chauffailles particulièrement riche en offres de consommation (Intermarche, Netto, agrisudest, gamm vert, Macdo, etc....). Il y a 50 ans encore, sans voiture un habitant de la Quichère devait parcourir la distance au bourg en 30 mn environ, soit 3 fois plus de temps pour trouver des commerces où le choix n'était que peu abondant (exemples : souvent une seule marque de café dans l'épicerie, pas d'alcool étranger, etc...). Bref il faudrait cesser de regretter un passé fantasmé!!
Au milieu du vingtième siècle, existaient :
-au bourg
~la poste
~le café et l'épicerie de Denise Christophe
~le café, débit de tabac de Mme Bernard
~la boucherie Bernard
~l'épicerie (enseigne des Docks) de Madeleine Prajoux, également modiste
~la boulangerie de Louis Sarnin
~la boutique du syndicat agricole
~le café hôtel Valendru
-à Lachal
~le café Aubonnet-Déchavanne
-à CiJuin
~le café Adèle Perrin
-à La Croix de la Fin
~le café de la "mère" Labrosse
et aux confins immédiats : un café au "bout du monde", le café hôtel de la mère Palluet à la Bûche, tous les commerces de Cadolon, un café au Coucou.
A noter que dans les cabarets des écarts, on ne trouvait que du vin rouge (piquette de 11°souvent), de l'eau de vie (la gniole), du café (breuvage à base de café et de chicorée chauffé, réchauffé et réchauffé!), de la limonade...
Pour être complet, il faut ajouter les commerces et services ambulants, encore très nombreux avant 1970.
Cette maison de la Croix de la fin, territoire d'Écoche (le chemin est la limite entre Écoche et Arcinges) abritait jusqu'au début des années 1960 le café de la mère Labrosse.
Devant la poste sans doute dans les années 1945-50 ; deux Écochois endimanchés ; l'homme au chapeau doit être le receveur de l'époque et l'homme à la casquette Fortuné Delorme, le sympathique facteur rural.
Relevé dans
Annuaire administratif, commercial, industriel et statistique du département de la Loire 1900
4 boulangeries
12 débits de boissons
4 épiceries
le dernier meunier : Verchère "au meunier blanc"
Les scieries : Bonnet au But et Danière (Claudius) aux Bruyères.
La gare de Chauffailles n'est pas signalée car ouverte en tout fin du 19ème siècle. Celle de Saint-Denis sur la ligne La clayette-Charlieu et au-delà vers Roanne ; celle de cours sur la ligne Cours-St victor et au-delà vers Lyon
Nous reproduisons ci-contre une photo diffusée par la revue de Coublanc"en ce temps-là". La Photo est prise à Écoche devant le magasin de la Madeleine. Celle-ci (Mlle Prajoux) est au centre. Son nom est sur la porte vitrée. L'enseigne est celle des docks Lyonnais. On voit dans la devanture (de couleur Bordeaux) quelques produits : des bouteilles à droite, des boîtes de conserves à gauche. Ces magasins de campagne n'étaient pas des cavernes d'Ali Baba, on ne vendait que des produits non frais, les livraisons étant rares. Pour les légumes, les fruits on se ravitaillait soit chez soi soit chez le paysan d'à côté ou encore aux marchés de Chauffailles, Cours.
L'intérieur du magasin était exigu et aucun produit à portée directe du client. Face à l'entrée une petite banque derrière laquelle la Madeleine attendait votre demande ; c'est elle qui se servait dans les rayons en bois siués derrière elle puis vous tendait la marchandise. si vous demandiez une demi livre de café, on ne vous demandait pas lequel, il n'y en avait qu'une sorte : marque le Chemineau (avec un petit sujet pour enfant à l'intérieur). Pour le chocolat : Menier avec une image. Aujourd'hui la vitrine a été supprimée. Elle se trouvait très exactement à la place de la fenêtre ci-dessous (photo tirée de Le Bon coin)
Et puis pour qui voulait acheter un tombereau, une charrette ou faire réparer un outil il y avait à Juin un charron : Sylvestre. Son "logo" se trouvait à l'avant des chars ou barrots de sa fabrication.