L'hiver en 1670 avait été rigoureux car la France était en plein dans la période qu'on va appeler le "petit âge glaciaire". En cette deuxième moitié du XVIIème siècle, Versailles n'était pas encore achevé et Louis XIV passait de longs mois à Chambord. Loin de ces palais royaux, la France souffrait et parfois se révoltait comme dans le Vivarais, qui subit une terrible répression. Dans deux ans la pauvreté allait encore s'accroître avec le début de la guerre de Hollande.
A Écoche, le 23 mars 1670 arrive un nouveau curé Blaise Mathieu. (voir quelques précisions sur ce curé d'Ancien Régime) Et comme l'ordonnance de Villers-Cotteret l'avait ordonné en 1539, il tient les registres paroissiaux, si importants en 2018 pour les généalogistes car les plus anciens registres conservés d'Écoche sont précisément ceux de Blaise Mathieu. Le premier acte répertorié est celui du mariage, le 26 mars 1670, entre Clément Miron fils de Estienne Miron et Claudine Auvolat et Jeanne Deschezeaux, fille de Jean Deschezeaux et de Claudine Des Angles (ou Desangles).
En cette année 1670 seulement 2 mariages et 2 enterrements mais pas moins de 5 baptêmes ; en 1671, 1 seul mariage mais 5 enterrements et 16 baptêmes ; en 1672 les chiffres sont respectivement de 4, 4 et 24 ; en 1673 de 1, 2 et 23.
Par là on perçoit une sorte d'essor démographique qui se poursuivit avec des hauts et des bas (de façon très irrégulière) pendant tout le XVIIIème siècle, surtout après 1715.
sources : Joêl Cornette, chronique du règne de Louis XIV ; Pierre Goubert Louis XIV et 20 millions de Français ; A.D de la Loire
Les premiers baptêmes de Blaize Mathieu (1670 et 1671) ci-dessous.
Où l'on remarque que les prénoms de l'enfant proviennent du parrain ou de la marraine ; des deux dans le cas d'une famille "bourgeoise" : Deschezeaux originaire de Saint Maurice est notaire royal à Écoche. Seuls les personnes en italique ont signé (en plus de l'officiant) sur l'acte originel (appelé ici la cedde).
Les patronymes avec une particule n'ont rien de noble mais ne sont pas encore fixés et rappellent un lieu-dit d'origine ; de Biesse s'écrira plus tard Debiesse ; des Varennes Desvarennes ; de la Chassaigne, Lachassagne, etc.
En revanche le seigneur de Barnay (ou Barnaye : seigneurie à côté de l'actuel château de Barnaye à St Martin de Lixy) sans particule ici appartient pourtant à une famille de vieille noblesse, les (de) Damas.
Enfin beaucoup de patronymes écochois avaient disparu de la commune 3 siècles plus tard !
Les qualificatifs d'Honnête ou de Messire sont réservés à la bourgeoisie, tout comme celui de Demoiselle -même pour une bourgeoise mariée, ce qui est le cas de la Demoiselle Peguin, originaire comme son mari de la châtellenie de Châteauneuf.
1670 |
Nom du père |
de la mère |
Le parrain |
La marraine |
12 avril Denise |
NOYEL |
DUMOULIN |
Claude BOSLAND |
Demoiselle Denise PEGUIN |
16 avril Claude |
JOANNARD |
BELLEVILLE |
Claude MARCHAND |
Françoise CUCHÉRE |
21 mai Benoist |
BUCHET |
? |
Benoît MARTRAY |
Barthélemie MARTRAY |
19 juin Jean |
de la PLACE |
de la FONT |
Jean BATERAN |
Anthoinette FONT |
2 octobre Claude |
des REPIERRE |
BUTTY |
Claude SIGURET |
Pernette des ANGLES |
1671 |
Nom du père |
de la mère |
Le parrain |
La marraine |
14 janvier Henry |
PASTURAL |
AUVOLAT |
Henri de la CHASSAIGNE |
Gabrielle de la CHASSAIGNE |
18 février Jeanne |
NOYEL |
de la PLACE |
Benoît MARTRAY |
Jeanne NOYEL |
5 mars Barthélemy |
des VARENNES |
DESSEIGNES |
Barthélemy NOYEL |
Claudine DESSEIGNES |
8 mai Benoist |
de la CHASSAIGNE |
BUTTY |
Benoist de la VAL |
Gabrielle de la CHASSAIGNE |
15 mai Jean |
CHASSIGNOLE |
VERCHÉRE |
Messire Jean le BRETTON procureur fiscal |
Pierrette GAILLARD, de St Igny de Roche |
17 mai Blaize |
de la CHASSAIGNE |
BOSLAND |
Sieur Blaize MATHIEU, curé, le baptême est assuré par Trambouze curé de Belmont |
Benoiste BOSLAND |
5 juillet Benoiste |
JOANNARD |
BELLEVILLE |
Benoist JOANNARD |
Benoiste de la FONT |
31 juillet Benoiste |
de MONTARDRE |
CUCHÉRE |
Claude MARCHAND |
Benoiste BRESCHARD |
20 août Marie |
de la PLACE |
JOANNARD |
Claude MARCHAND |
Marie DESCROSES |
4 septembre François |
DESSERTINES |
SIGURET |
François SIGURET |
Marie DESCROSES, en présence de Messire Henry DESCHEZEAUX |
16 septembre Anthoine |
DESSEIGNES |
de la FIRE (ou de la FERE) |
Antoine MONTCHANIN, de Belmont |
Claudine GUYOT |
19 septembre Jeanne |
BERTILLOT |
VAGINAY |
Honnête Jean VERMOREL |
Pernette JOANNARD |
21 septembre Denise |
FILLION |
PERRICHON |
Jean PERRICHON |
Demoiselle Denise PEGUIN |
7 octobre Marie |
de BIESSE |
du FYS |
Joseph de BIESSE |
Anthoinette de BIESSE |
21 décembre Benoist |
CHABA |
FARGETON |
Benoît MARCHAND |
Jeanne DESPORTES |
31 décembre Pierrette Marie |
Messire DESCHEZEAUX |
Demoiselle PEGUIN |
Pierre DAMAS, seigneur de BARNAY à Tancon |
Demoiselle Marie VAGINAY de Saint Maurice |
Les mariages
Date du mariage |
Marié |
Patronyme |
Matronyme |
Mariée |
Patronyme |
Matronyme |
26 mars 1970 |
Clément |
MIRON |
AUVOLAT |
Jeanne |
DESCHEZEAUX |
DESANGLES |
4 juin 1670 |
Joseph |
de BIESSE |
CUISENIER |
Claudine |
POTIER |
LESCHERES |
12 juin 1671 |
Jean |
JOANNARD |
de REPIERRE |
Claudine |
de REPIERRE |
BARRICAND |
11 juin 1672 |
Pierre |
BROSSETTE |
DESSAUX |
Jeanne |
de SIRVINGES |
du BESSY |
24 août 1672 |
Jacques |
BERTHELIER |
? |
Françoise |
VARIGARD |
GUYOT |
19 septembre 1672 |
Claude |
BOSLAND |
MATHIEU |
Marie |
VERMOREL |
POIZAT |
24 novembre 1672 |
Antoine |
VERMOREL |
POIZAT |
Benoiste |
BOSLAND |
MATHIEU |
30 janvier 1673 |
Philibert |
de la PLACE |
SANLAVILLE |
Marie |
MARCHAND |
SIGURET |
31 août 1673 |
Michel |
ROCHE |
BAYARD |
Nicolle |
FONTERET |
GUYOT |
Les sépultures :
14 octobre 1670 |
Jeanne BOSLAND |
14 janvier 1672 |
Claude JOANNARD |
30 octobre 1670 |
Jean de REPIERRE |
14 février 1672 |
Benoist la CHASSAIGNE |
27 février 1671 |
Jean THIVENT |
20 février 1672 |
Jean CHATAL |
1er mars 1671 |
Claude PLASSARD |
27 mai 1672 |
Louis PAPU |
8 mars 1671 |
Vincelette MARCHAND |
21 juillet 1673 |
Françoise VALIN |
14 février 1671 |
Benoist PLASSARD, granger de M.de Choffailles |
31 décembre 1673 |
Louis AUVOLAT |
10 mai 1671 |
Benoist BERTILLOT |
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|
Puis de 1675 à 1689 les registres paroissiaux n'existent plus ; on ne sait donc rien sur les 14 dernières années du curé Mathieu. A partir du 25 mars 1689, le curé devient Durris : il écrit plus gros et semble moins économe de papier que son prédécesseur.
Les actes transcrits dans le registre de la paroisse d’Écoche en 1674 par Blaise Mathieu, le curé ne furent qu’au nombre de douze :
en mars baptême de Benoist DE LA PLACE ; en mars, sépulture de Marie, femme de Claude CUCHERE l’aîné ; en mars sépulture de Benoist NOYEL, laboureur ; en avril baptême de Claudine AUVOLAT ; en avril baptême de Pierrette FILLION ; en mai baptême d’Anthoinette DE MONTADRE ; en mai baptême de Jeanne PASTURAL ; en mai baptême d’Anthoinette LA CHASSAIGNE ; en juin baptême de Benoiste VAGINAY ; en juin, sépulture de Pierrette DE LA GRESSERY, veuve Barra ; en juin mariage de Claude DES ROCHES et de Jeanne NOYEL ; en juillet mariage de Claude CUCHERE et de Thoussainte AUCLERC.
Soit 2 mariages, 3 enterrements et 7 baptëmes.
La signature de Blaise Mathieu en 1674 :
après lui ont signé les registres paroissiaux :
Durris de 1689 à 1708
Ray de 1709 à 1741
Boisseaud 1741-1765
Michel 1765-1766
Carré 1766-1793
On voit que les desservants restaient longtemps dans la cure. L'un d'eux, Messire Boisseaud est mort à Écoche ; il signe une dernière fois en septembre et est enterré en octobre. A ses funérailles assistent Duperron, curé de Coublanc, qui rédige l'acte de sépulture, Gacon curé de St Igny de Roche et archiprêtre de Charlieu, Vernay curé d'Arcinges et Vacogne curé de Belmont.
Michel qui lui succède temporairement (une année) est vicaire desservant -c'est-à-dire envoyé par l'archiprêtré- avant que n'arrive en 1766 François Carré.
Les curés sont souvent désignés au XVIIIème par le terme Messire -surtout si ce prêtre est issu d'une famille bourgeoise; on XIXème ce sera plutôt abbé et en fin de XXème le terme Père l'emportera dans l'usage.
Jean-Louis Boisseaud était né en 1704 à Saint Maurice, fils d'un notaire royal de Saint Maurice et petit-fils par sa mère d'un notaire royal de Tancon, et aussi
beau-frère de deux notaires royaux (un de St Igny, un de Chauffailles). Sans doute est-ce pour cela que ses registres sont précis et bien tenus. Par ailleurs la brochure Histoire d'une paroisse nous apprend qu'en 1743, sous son
ministère est créée à Écoche une confrérie du Sacré Coeur.