Il n'y a pas eu semble-t-il à Écoche du moins au XVIIIème siècle de grande noblesse, même si des propriétés appartenaient aux d'Amanzé puis de Saint Georges puis de Vichy. Il y a eu par contre une bourgeoisie rurale que l'on trouve dans certains actes de catholicité ou actes notariés. L'historien Guy Saupin (la France à l'époque moderne, Paris 2000) distingue une hiérarchie de valeurs, plus que de richesses entre :
-la bourgeoisie officière (procureurs, greffiers, notaires, avocats...)
-la bourgeoisie marchande (commerce interrégional voire local, puis manufacturiers à la fin du XVIIIème)
-la bourgeoisie des propriétaires fonciers ( qui peut aussi faire des placements)
S'il n'y a pas de véritable unité de conscience bourgeoise, tant les niveaux de fortune sont divers, il y a une fierté sociale fondée sur l'indépendance économique, le degré d'instruction, l'exercice d'un pouvoir local notamment au niveau paroissial, les alliances matrimoniales. Bref une différenciation,qui en fait des notables.
Quelques exemples ci-dessous (d'abord exemples féminins)
Denise PEGUIN,
Demoiselle Denise PEGUIN était l'épouse d'Henry Deschezeaux, notaire royal d'Écoche.
Henry devait être le fils de Jean (ou Claude?) Deschezeaux lui aussi notaire à Écoche mais décédé dès 1654 ; à cette date Henry était
encore mineur et le curateur-tuteur nommé fut Louis de la Rivoire lui-même personnage important qui décédera à Écoche en septembre 1663 après avoir été bourgeois de Paris en 1644, conseiller et médecin ordinaire du Roi en 1656 et marguillier de sa paroisse en 1658 à Charlieu. Il est tuteur car les enfants Deschezeaux
sont ses neveux, leur mère étant sa soeur.
Denise était originaire de Chateauneuf où son frère, Claude Peguin était avocat au Parlement et châtelain de la chatellenie
(équivalent de prévôt), qualifié parfois de juge royal ou encore de conseiller du roy. Sa belle-soeur Marie Vaginay ou Vaginet descendait d'une famille de marchands de la région de Marcigny.
Cette dernière fut la marraine de Pierrette-Marie Deschezeaux en décembre 1671.
Denise eut comme enfants Marie Deschezeaux en 1668 qui se maria à Cublize avec un veuf Gabriel Batailly ; Pierrette Marie Deschezeaux dont le parrain n'était autre que le seigneur de Barnay et de Verpré de la famille des Damas ; Anne Deschezeaux qui en 1711 épousa le fils de son beau-frère, Claude Batailly et Pierre Deschezeaux qui résida à Écoche et qualifié de bourgeois (cf ci-dessous).
Comme notable d'Écoche, elle fut plusieurs fois marraine et malgré les lacunes des registres paroissiaux de cette époque on dit qu'elle sait signer mais sa signature n'est pas visible sur le registre, le curé Mathieu ne mettant les signatures-sauf la sienne- que sur la minute (dénommée alors la cedde). C'est la cas pour la naissance le 12 avril 1670 de Denise Noyel.
On voit par les alliances de Denise Peguin que dans cet Ancien Régime se constituaient des réseaux familiaux de notables pas seulement locaux : les Deschezeaux (Écoche), les Peguin (Saint Maurice les Chateauneuf) les de la Rivoire (Charlieu et Paris) les Vaginay (marchands du Brionnais avant d'avoir une descendance écochoise), les Batailly (Cublize) et aussi les Damas (noblesse régionale). Puis (voir ci-dessous) les Bouquet de la Grye (Ambierle). A noter que le petit-fils de Louis de la Rivoire fut en 1720 procureur au Châtelet à Paris
Catherine BOUQUET
Demoiselle Catherine Bouquet est originaire d'Ambierle où elle naquit dans une riche famille le 31 juillet 1676, précisément au château de la Grye. Sa mère Florence II de la Grye apporte en héritage le château à Achille I Bouquet, lui-même avocat au Parlement et bailli d'Ambierle. Son parrain fut Barhélemy Dubot sieur de Trémoulin (St Just en Chevalet) et sa marraine Catherine allier femme du sieur Claude Bouquet, lui aussi avocat au Parlement. Cette famille Bouquet était donc une bourgeoisie d'offices importante et son grand père Claude I a même été enterré en l'église d'Ambierle.
Elle se marie le 1er décembre 1708 avec Pierre Deschezeaux (d'Écoche) conseiller du Roi et rapporteur vérificateur des défauts de la Chatellenie de Chateauneuf. Lui-même était fils d'un couple de notables écochois : Henry Deschezeaux notaire royal et Denise Peguin.
Les témoins de son mariage sont
-Camille Bouquet, un frère plus âgé, prêtre vicaire à Saint Symphorien et qui sera curé d'Arcon.
-Jacques Bouquet, un frère plus jeune, alors diacre mais qui sera docteur en théologie, curé de Chauffailles, curé de Renaison..
-sieur Jean Deborde
-sieur Jean de la Grye, son oncle, gendarme du Roi
-Anne Deschezeaux, soeur de son époux.
Originaire d'une famille riche, elle épouse un membre d'une famille elle aussi aisée. Où l'on voit néanmoins que tous n'héritent pas de la même position ou fortune. En effet sa mère eut quinze enfants, certains morts jeunes, d'autres entrant dans le clergé, d'autres dans l'armée.
Plus tard les Bouquet d'Ambierle se diviseront en plusieurs branches ajoutant après leur nom le nom d'une propriété (Bouquet de la Grye ou Bouquet d'Assigny ou Bouquet Lagenevre...) Il existe toujours à Ambierle une très belle maison dite demeure Bouquet. On y explique : Les premières traces de la présence de la famille Bouquet à Ambierle remontent aux environs de 1650. Il apparaît dans l’acte de naissance d’Etienne Bouquet que cette famille n’était pas forézienne mais originaire du Quercy. Fervente catholique, elle disparut presque entièrement pendant les guerres de religions. Etienne Bouquet, dernier survivant des siens, se réfugia à Ambierle où il fut investi des fonctions de procureur fiscal. Son petit fils, Achille Bouquet, épousa en 1669, Florence, dernier enfant de l’ancienne famille de la Grye ; ce qui donna naissance à la branche Bouquet de la Grye. D’autres descendants s’appelèrent Bouquet d’Espany du nom d’une de leurs terres.En 1692, Monsieur Claude Bouquet, curé de la paroisse d’Ambierle de 1689 à 1724, acheta une maison située au bourg, moyennant une redevance perpétuelle de 20 livres. Cette maison était située sur le chemin tendant à la place Lancelot (c’est l‘aile actuelle de la Demeure Bouquet). Le jardin avec ses buis a été tracé à cette époque. En 1790, Monsieur Bouquet Lagenevre, un descendant de cette même souche, fit construire l’autre partie de la maison. C’est sa petite fille, Lucile Bouquet, qui l’a vendue à l’arrière-grand-père de l’actuel propriétaire.
Pour revenir à Écoche, Catherine Bouquet devint la marraine de plusieurs Écochois, dont Catherine Larrat en 1709, Catherine Le Breton en 1709, Catherine Cartelier en 1709, Catherine Morel en 1711, Jean-françois Delacoste en 1712, Catherine Devarenne en 1718, Pierre Deplace en 1721 ou Pierre Larue en 1722.
Elle eut cinq enfants : Nicole Deschezeaux en 1712 morte à l'âge de cinq mois dont le parrain était Claude Peguin (grand-oncle) et la marraine Nicole de Loreton épouse Bouquet ; Claude Deschezeaux en 1714 dont le parrain Claude Deschezeaux était curé de Maizilly et la marraine Anne Rolin comtesse de Chauffailles ; Jacques Deschezeaux en 1715 dont le parrain était Jacques Bouquet, alors curé de Chauffailles ; Benoîte Deschezeaux en 1716, dont le parrain était Claude Bouquet curé de St Haon le Vieux ; Catherine Deschezeaux en 1718 dont le parrain était le sieur Dessanges chevalier de Saint Lazare et la marraine Damoiselle Catherine Damas épouse d'un notaire de Cours.
Il est probable que les deux frères Claude et Jacques furent prêtres, Jacques étant curé de Tancon entre 1746 et 1773. Claude vécut à Saint Maurice et c'est là qu'au moment de la Terreur un prêtre sans doute né à Écoche, Morel, vint s'abriter avant que Jacques Deschezeaux lui-même ne soit poursuivi puis semble-t-il exécuté à presque 80 ans cf Histoire d'une paroisse
En 1722, ses enfants mineurs sont parrain (Claude, 8 ans) et marraine (Benoîte 6 ans) de Claude Lafon et c'est elle, Catherine Bouquet, qui signe pour eux sur le registre. En 1735, son mari est encore parrain de Jeanne Fonteret. Mais il habite alors alternativement à Écoche et à Saint Maurice les Chateauneuf dans une propriété où se sont retirés les fils prêtres et leur mère. Cette propriété s'appelle du Charne (on trouve parfois Deschezeaux seigneur du Charne) et possédait une chapelle domestique à compter de 1741; ce hameau de Saint Maurice est devenu le Charme et, depuis 1932 se situe sur la commune de Saint-Edmond créée alors de parties principalement de Saint Maurice, mais aussi de Ligny, Saint Martin et Saint Bonnet. Dans une description de sa paroisse en 1757, le curé de St Maurice note : Le hameau du Charne, à mi-coteau au Midi, et à trois quarts de lieue de mon église. La lieue bourguignonne valait environ 5,2 km. On a donc une distance approximative entre le Charne et le bourg de St Maurice de 3.9 km, ce qui est exact.
Pour venir du Charne à Écoche, les chemins passaient par Maizilly, où un Deschezeaux fut curé, puis Coublanc et l'on arrivait au But. Ces 8 à 9 km de chemins pouvaient aisément se parcourir à pied en 2 heures.
Il est probable que la propriété du Charne soit un héritage de la famille Peguin puisque dans le rôle des tailles de 1722 (publié sur http://pjpmartin.free.fr/site/rt_St-Maurice_1722.htm) on trouve cette famille.
Catherine Bouquet est enterrée à Saint-Maurice le 27 août 1734. Elle avait 58 ans.
La famille Deschezeaux se continua à Écoche par sa tante Marie qui épousa un greffier de justice de Cublize, Gabriel Batailly dont les descendants s'installèrent à Écoche en s'alliant avec les familles Debiesse, Guyot, Magnin, Deville etc...
Quant au mari de Catherine, sieur Pierre Deschezeaux, un peu plus jeune qu'elle, il se retira lui aussi à Saint Maurice où il mourut en février 1744. Son enterrement est plus important que celui de son épouse puisqu'y assistent et signent André Chavoin chirurgien, de Maizilly mais aussi Écochois et cousin par alliance du défunt, Gabriel Joly notaire royal à Chateauneuf et Pierre Batailly, son cousin, marchand de Châteauneuf et fils de Marie née à Écoche
Le château de la Grye de nos jours
La signature de Catherine Bouquet lors du baptême de Catherine Morel (août 1711)
Claudine BOISSEAU(D)
Damoiselle Claudine Boisseaud a seulement 3 mois de plus que Catherine Bouquet puisqu'elle naquit le 13 avril 1676. Elle vient à Écoche en épousant le 17 février 1699 Jean Le Breton apothicaire et chirurgien. Née à Saint Maurice lez Chateauneuf elle appartient à une famille de petits officiers royaux. Son père était Antoine Boisseaud. Voici ce qu'en dit Pagani au XIXème siècle, montrant que les Boisseaud étaient assez proches des Peguin :
Hormis Claude, elle eut comme soeur Catherine, épouse de Pierre Musset lui aussi chirurgien apothicaire à Ligny en Brionnais et comme frère Pierre époux de Pierrette Musset. C'est dès le début du XVIIème qu'on trouve à Saint Maurice un Boisseaud (Nicolas) sergent royal. Et les ancêtres de Claudine sont les familles de robins : les Babillon, les Ducarre, les Alix...
Après son mariage, elle donnera naissance à Jean Le Breton en 1704 (sa sœur Catherine Boisseaud est marraine) ; à Claudine Le Breton en juillet 1705 (marraine Claudine Le Breton et Benoit Destre) ; à Jean Le Breton en 1707 (parrain le curé Durris ; marraine Anne De la coste femme du notaire de St Maurice, Claude Boisseau frère de Catherine) ; à Catherine Le Breton en 1709 (marraine Catherine Bouquet) ; à Jean Le Breton en mai 1711 ; à Claude Le Breton en 1714 ; à Benoiste Le Breton en 1719 (parrain le curé Benoît Ray)
Elle fut aussi marraine à de nombreuses reprises et semble peu à peu prendre l'avantage sur Catherine Bouquet dans l'estime des Écochois : en août 1702 de
Philibert Carthelier ; en mai 1704 de Jean, fils de Claude Morel ; en 1719 de Jean Larrüe ; de Jean Breton, un neveu fils de Claudine Déclas en mai 1730 ; de Benoît Destre en juillet
1734 (c'est il est vrai son neveu par alliance). Sans oublier des filleuls dans d'autres paroisses.
Son mari meurt vers l'âge de 60 ans le 22 février 1735
Elle est encore vivante au mariage de son fils Claude en 1741 avec Benoîte de Moncorgier.
Et à partir de la fin 1741, le curé d'Écoche est Jean-Louis Boisseaud, son neveu.
Bref Claudine Boisseau fut incontestablement une grande dame d'Écoche dans la première moitié du XVIIIème siècle.
Elle est enterrée à Écoche le 26 décembre 1757, soit à l'âge de 81 ans.
Marie BERTELOT
Damoiselle Marie Bertelot (ou Berthelot ou Barthelot ou Berthelat) arrive à Écoche en novembre 1724 par son mariage avec honneste Jean Destre marchand, d'une famille d'Arcinges et d'Écoche bien implantée et où l'on a plusieurs officiers publics : notaires, greffiers, etc.. A son mariage sont témoins un cousin, notaire royal (Claude Destre) et l'apothicaire Le Breton mari de Claudine Boisseaud et oncle de Jean Destre.
Mais elle est originaire d'Isserpent dans le Bourbonnais et a connu Écoche par son oncle qui n'est autre que le curé Ray. Donc bien introduite dans la société d'Écoche, elle devient vite marraine d'un Écochois : dès le 30 novembre de la même année elle a pour filleul Antoine Auclerc. En 1725 marraine de Marie Larüe.
Mais deux particularités:
-dès avant son mariage c'est comme fiancée de Jean Destre qu'elle est déjà marraine de marie Joannard (le 11 novembre)
-et plus tard elle est marraine de Marie Fonteret en même temps que le parrain est son oncle, le curé Benoit Ray.
Elle donnera naissance à Benoît Destre le 25 octobre 1725 (marraine : Claudine Boisseau nièce de notre Claudine Boisseaud et parrain Benoît Bertelot neveu du curé, sans doute le frère de Marie). En 1728 sa fille Catherine a pour parrain le Sieur Delacolonge notaire à Coublanc.
La signature de Marie Bertelot en 1724 et ci-contre un château du XIIIème siècle sur la commune d'Isserpent (ce qu'il en reste aujourd'hui)
Marie Berthelot meurt jeune (âgée d'environ 30 ans dit le registre mais en fait de 29 ans à peine puisqu'elle naquit en mars 1704) après avoir été une dernière fois marraine, le 26 janvier 1733 de Marie fontenille ; et est enterrée dans le cimetière d'Écoche le 10 avril 1733.
Claudine DÉCLAS
Née à Belmont en 1697 elle épouse en premières noces François Vaginay marchand d'Écoche puis en secondes noces, en 1729, Antoine le Breton le frère de l'apothicaire mari de Claudine Boisseaud. Ses enfants Vaginay feront souche à Écoche (Louis voir ci-dessous), Tancon, St Igny ou Belmont. Ses enfants Le Breton (ou Lebreton ou Breton) resteront plutôt sur Écoche. Ainsi son dernier fils Jean-Claude épouse la nièce du curé Carré et au XIXème et XXème siècles les descendantes LeBreton épouseront ou engendreront plusieurs maires d'Écoche : Louise-Marie Le Breton femme de Benoît Buchet ; Jeanne-Marie et Pierrette-Marie Le Breton femmes successives de Claude-Marie Brossette. Claude-Marie Lebretton (arrière petit-fils) sera maire en 1848 ; plus tard Marie Victorine Le Breton fut la mère de Émile Plassard. Elle est sans doute l'ancêtre de beaucoup d'Écochois mais on ignore si elle a su signer.
Une famille de marchands : les VAGINAY.
Cette famille est très fortement liée à d’autres familles de notables de la région environnant Écoche et semble typique de la façon dont se créent des liens par mariage mais aussi sans doute par affaires entre les diverses paroisses de la contrée.
Le premier Vaginay à arriver dans la paroisse d’Écoche serait
Claude, né à la fin du XVIème siècle à Sevelinges. Il avait épousé une fille de La Gresle, Anthoinette Deshilaires. Il se pourrait (mais à vérifier) que cette branche Vaginay
soit apparentée à d'autres branches de Vaginay, région de Marcigny, à Mars, Sevelinges etc.). C'est ce Claude Vaginay qui, avec Claude Fossart, devient en mai 1621 fermier des
domaines du But (amodiation par Renée de rochefort)
Son fils François, né vers 1630, est dit « marchand d’Écoche ». Il se marie avec Antoinette Fleury de Saint Igny de Roche. Il s’agit d’une alliance avec une descendante d’hommes de loi : les Fleury, les Delacroix (sa mère), les de la Coste (sa grand mère)
Le fils du couple, Honneste Claude, est dit sieur du But car il est apparemment le propriétaire du domaine du But ; parfois certains ont pu lui
donner le titre de seigneur du But, ce qui est stricto sensu exact et qui montre l’importance locale du personnage. Il a épousé Benoîte Desportes de
Mussy sous Dun qui n’est autre que la fille d’un notaire royal, greffier de la baronnie de Chauffailles. Le frère, Claude Vaginay le jeune est diacre puis curé
de Saint Denis de Cabanne au moins depuis 1703 (début des registres paroissiaux de St Denis) et jusqu'en 1749
Parmi les enfants de Claude, Étienne fut à compter de 1729 et jusqu’à sa mort en 1777, curé de Mussy sous Dun.
Un frère de Claude, Louis, épouse Adrienne Delacroix de Belmont* puis Claudine Accary, d’une famille de marchands d’Arcinges. Louis reste qualifié de sieur et marchand d’Écoche. Il meurt le 19 décembre 1727.
A la génération suivante, François (qui reçoit donc le prénom de son grand père) épouse Claudine Déclas qui lui donne quatre enfants avant, devenue veuve, d’épouser le fils de l’apothicaire et de Claudine Boisseau, Antoine Le Breton, avec qui elle a encore quatre enfants
Un fils de Claudine Déclas, Louis, épouse à Cublize en deuxième noce , Jeanne Marie Renard qui n’est autre que la petite fille de Marie Deschezeaux . Par ce mariage, Louis Vaginay entre donc dans la descendance des marchands de Cublize (Renard, Batailly..) et des notaires d’Écoche et saint Maurice les Chateauneuf).
On peut aussi examiner les noms des parrains et marraines des huit enfants de Louis et Jeanne-Marie, qui furent apparemment les derniers locataires des seigneurs du But.
-Pierre né en 1750 est le filleul de ses grands parents marchands de Cublize : Pierre Renard et Madeleine Batailly
-Claudine née en 1752 est filleule d’un oncle Claude Vaginay et d’une tante de Tancon, Claudine Deschizelle
-Gaspard né en 1754 a pour parrain Jean Gaspard Batailly (le fils de Marie Deschezeaux) et Marie Chavoin (fille du chirurgien d’Écoche)
-Marguerite née en 1756 est la filleule de Claude Renard, un oncle établi à Châteauneuf et de Marguerite Batailly, une cousine
-Claude né en 1759 a pour parrain Claude Renard et pour marraine Anne Batailly, femme d’André Chavoin, maître chirurgien d’Écoche.
-Jeanne-Marie née en 1762 a pour parrain Jean Le Breton, oncle** et pour marraine, encore Anne Batailly qui demeure alors à Coublanc
-Benoîte née en 1765 est filleule de Benoît Le Breton, oncle** et de Claudine Chassignol
-Anne née en 1768 est la filleule du couple Claude Batailly, Anne Debiesse.
Bref, au cours du XVIIIème siècle, les Vaginay ont établi des relations fortes avec des hommes de loi, des marchands, des professions médicales. Leur réseau s’étend de Cublize à Saint Maurice , Tancon, Belmont, Coublanc, St Igny de Roche, Châteuneuf et Mussy sous Dun.
Au XIXème leurs descendants essaiment dans plusieurs paroisses alentour.
Une autre famille Vaginay revient à Écoche (à Fonteret) depuis Sevelinges par le mariage d’un Joseph avec une Émélie Chemin, apparentée avec feu le curé Chemin.
*dont la sœur épouse le fils du notaire Boisson
** en fait demi-frères du père
Parrains et marraines
Aux XVIIème et XVIIIème siècles, on peut repérer les personnes de notabilité locale par la demande qui leur était faite de parrainer un enfant lors du baptême ; sans doute estimait-on offrir par là une certaine protection aux baptisés, assurée par la fortune ou le savoir..
Les Dechezeaux, Destre, Le Breton sont les plus sollicités dans un premier temps ; parfois des personnes d'une autre paroisse comme ce sieur Jean voisin chevalier de Saint Lazare ou cette Demoiselle Jacqueline Dessauge épouse de Jean Joly huissier royal de St Maurice.
Mais on devine une évolution ; sous le ministère de Messire Benoist Ray, curé de 1709 à 1741, on fait souvent appel à lui comme parrain.
Et progressivement c'est la famille qui est sollicitée et même à partir du milieu du 18ème siècle les grands parents, preuve que l'espérance de vie augmente un peu.
Marchands, artisans, laboureurs.
Dans les registres de cette époque les personnes sont dites pour la plupart habitant ou habitante d'Écoche ou d'une
autre paroisse. On ne précise leur qualité que lorsqu'elles appartiennent à une catégorie plus estimée, bref lorsqu'elles ont un rang social.
Le sieur Louis Mathoud de Bois Ste marie ayant épousé la veuve d'un apothicaire en 1690 est ensuite bourgeois d'Écoche
On trouve ainsi quelques marchands dont le nom est précédé souvent du titre Honneste, parfois Messire. Ainsi de Jean Chassignolle, Pierre Batailly, Jean Destre ou Claude Batailly
En 1691 on a Honneste Hugues Larrat et en 1750 on trouve Honneste Philibert Morel
On trouve ensuite ceux que les curés distinguent sans qu'on sache bien à quelle importance correspond chaque terme.
Il y a d'abord des fermiers comme Honneste Robert Gondras qui a même une grangère Benoîte Chetail en 1725, Claude
Desseigne en 1725,Claude Matray en 1737 et 38, Jacques Desseigne en 1737, Étienne Balandras puis son fils François en 1739, Claude Fargeton en 1740. Étienne Dezigat (Desigaud) est fermier au
château du But en 1734, Antoine Auvolat, Denis Desmurger en 1758
Il y a ensuite les grangers comme Claude Verchère en 1723, Philibert Grapeloup en 1725, Jean Corgier, Denis
Devarenne en 1736, Jean Aucler, Claude Joannard, Michel Fusy, Clément Chavanon en 1737, Claude Sarnin en 1738, Antoine Lafon en 1759
Et enfin les locataires tels Louis Brossette en 1736, Jean Brossette en 1737, Claude Debiesse en 1738, Claude Chavanon en 1739
Pour les autres métiers, on connaît
André Chavoin chirurgien en 1747, époux de Damoiselle Anne Batailly
Barthelemy de la Paneterie, meunier au But en 1689 puis louagier en 1691, Pierre Lacoste, meunier au but en 1721 et 25 puis Antoine Ovize en décembre 1739
Clément Guyot maître maréchal puis Benoît Guyot
Adrien Lachal tailleur d'habits
Les curés
A cette époque la religion catholique est la religion du royaume, même si dans certaines régions on tolère les protestants et les juifs. Tout habitant (même non catholique) doit la dîme, principale ressource du clergé. Le curé a dû acheter le bénéfice de la cure (comme le veut la vénalité des charges, celle de curé est "achetable"). Souvent issus d'une famille aisée mais après la réforme tridentine, mieux formés. Les curés gyrovagues tendent à disparaître (qui changeaient de diocèse).
Pour Blaize Mathieu voir la rubrique qui lui est consacrée.
On ne sait pas grand chose de Jean Durris
Messire Benoît Ray est sans doute originaire du Charluais. Une de ses soeurs s'est installée à Isserpent en Bourbonnais ; sa nièce Marie Bertelot épouse un marchand d'Ecoche, Jean Destre et devient ainsi une notable écochoise. Benoît Ray meurt presqu'en plein exercice et est inhumé à Écoche quelques jours après avoir réalisé son dernier acte de catholicité. (en septembre 1741)
Son successeur lié à des officiers de la région (son oncle Le Breton était aussi apothicaire, chirurgien à Écoche) Jean-Louis Boisseaud meurt aussi dans sa paroisse et est inhumé à Écoche.
Enfin François Carré dernier curé d'Écoche sous l'Ancien Régime était isssu d'une famille de Charlieu ; son frère aussi prénommé François était marchand. Sa nièce Louise Marie Carré épouse Claude Louis Le Breton un des petits fils de Claudine Boisseaud. En 1675 le curé devient parrain de Benoît Le Breton. Une autre nièce Jeanne Marie Françoise épouse en 1677 Louis Poizat marchand d'Écoche.
De l'Ancien Régime à nos jours..
Ces notables d'avant 1789 ont-ils été victimes de la Révolution Française? Force est de constater que non.
Exemple : la famille Le Breton (orthographiée parfois Lebretton) ; voir ci-dessus.
Autre exemple : Antoine et Philibert Brossette sont au milieu du XVIIIème siècle agents décimateurs pour le seigneur de Verpré. C'est le fils d'Antoine, Benoit-Marie puis son petit-fils qui seront des maires au XIXème. Et pour bien asseoir la notabilité de la famille, claude marie épouse Jeanne-Marie Lebreton petite nièce du curé Carré puis en deuxième noce pierrette Marie Lebreton sa cousine....
De même que Benoît Buchet, maire en 1799 était à la fois le fils de Jean Buchet, marchand originaire de Coublanc mais propriétaire à Écoche et décimateur pour le seigneur de Verpré jusqu'en 1790, et le mari de Louise Lebreton nièce du curé Carré qui fut en 1791 officier public.